samedi 23 novembre 2024
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Expulsion de l’enseignant français de « Liberté A » : Le grand coup de bluff

Quatre jours après la lettre de l’Ambassade de France au Mali annonçant le rappel à Paris de l’Enseignant  de l’école « Liberté A » à la base du courroux de certains Maliens contre la France, le Ministère des Affaires Etrangères s’est fendu d’un communiqué pour dire à son tour qu’il a expulsé le même Enseignant. 

«Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale de la République du Mali présente ses compliments à l’Ambassade de France à Bamako et a l’honneur de lui notifier que le Gouvernement du Mali a décidé d’expulser M. Robin GUIOVANOPOULOS, Enseignant au Lycée français « Liberté A » de Bamako. M. GUIOVANOPOULOS doit quitter impérativement le territoire national dans les 72 heures. Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale saisit cette occasion pour renvoyer à l’Ambassade de France les assurances de sa haute considération».  Voici intégralement repris le communiqué  du Ministère des Affaires Etrangères transmis à l’Ambassade de France à Bamako. Ce communiqué n°00275 en date du 23 octobre 2017 fait suite au comportement provocateur de M. Robin qui, dans un devoir à domicile qu’il a donné à faire à ses élèves, leur demandait de dire le nom de la capitale de l’  « AZAWAD ».  Fait délibéré ou inconscient ? La balance penche plutôt pour la deuxième thèse ; car, nul n’ignore, à commencer par les Ressortissants français vivant au Mali, ce que cela implique comme incompréhension et susceptibilité. Si c’était une façon pour lui de remuer le couteau dans la plaie qui peine à cicatriser, et bien, il a réussi. Mais cette plaie semblait être plutôt celle du Peuple et plus particulièrement des internautes et de certains parents d’élèves de ladite école et non du Gouvernement. Car, ce sont les internautes qui, après avoir eu vent de cette hérésie du français au nom Grec, ont manifesté leur mécontentement sur la toile.  L’indignation face à une pratique qui met clairement en évidence que la volonté de scission du Mali n’a pas faibli jusqu’à ce 18 octobre.

En effet, c’est à cette date que l’Ambassade de France, constatant l’indignation de certains parents d’élèves et sur les réseaux sociaux, a présenté ses excuses. Elle a profité pour annoncer que « l’Enseignant concerné a, quant à lui, été rappelé à ses obligations. Il sera reçu à Paris au siège de l’Agence pour l’Enseignement français à l’Étranger qui prend cet incident très au sérieux ».  Fin de l’histoire ? Que non !

Le grand bluff

Vous l’aurez compris, entre la lettre de la France indiquant le rappel à Paris de l’Enseignant et celle du Ministère des Affaires Etranges, pardon étrangères, il s’est écoulé quatre longs jours. Mais, diantre, quelle mouche a bien pu piquer le Ministère des Affaires Etrangères pour vouloir porter la paternité d’une décision qui est loin d’être la sienne ? Le Mali expulser un Enseignant recruté par la France ? Un titre alléchant pour les canards et revigorant pour les nationalistes du MP22. Mais, en réalité, c’est un coup de bluff tellement grotesque que l’on n’a pas besoin d’être allé à l’école de Son Excellence Abdoulaye Diop pour s’apercevoir que c’est une histoire cousue de fils blancs. Après l’épisode de la Valette et les accords de réadmissions, cette énième bourde vient un peu plus ternir son image de gros Bosseur pour le rayonnement de la Diplomatie malienne. Cette étrangeté du Ministre des Affaires Etrangères laisse pantois et interrogateur sur la nouvelle voie sur laquelle il s’est  engagé. Le mépris de l’intelligence collective et l’arrogance jouent souvent des tours étranges.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

Rédaction

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