jeudi 12 décembre 2024
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EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE : Des mesures prises visant à protéger l’environnement

La Direction nationale du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) a procédé la semaine dernière au lancement du projet portant sur le développement d’un plan d’action national de l’extraction minière artisanale et à petite échelle d’or au Mali. Les travaux se sont déroulés à l’hôtel Maeva Palace sous la présidence de Abdallah Ag Idis Imick, chargé de mission au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, en présence du coordinateur du projet, Oumar Diaouré Cissé. Une cinquantaine de représentants des services techniques de l’Etat, des collectivités territoriales, des sociétés minières, des orpailleurs et de la société civile ont également pris part à la cérémonie.
L’orpaillage est une activité minière artisanale qui produit 3 à 4 tonnes d’or et emploie plus de 200.000 personnes y compris des ressortissants de la sous-région et au-delà.

Notre pays, en sa qualité de membre du bureau des négociations intergouvernementales, prend une part active à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant qui vise l’interdiction de l’usage du mercure dans l’orpaillage, connu sous le nom de Convention de Minamata (nom d’une ville japonaise) sur le mercure. Elle a pour objet, la protection de la santé humaine et de l’environnement contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de ses composés. Le Mali a adhéré à cette convention en octobre 2013, lors de la conférence des plénipotentiaires d’adoption à Kumamoto au Japon. La ratification par l’Assemblée nationale est intervenue le 25 avril 2016 et le dépôt des instruments de ratification auprès du secrétariat général des Nations-Unies a suivi un mois après.
Ces actes de haute portée politique et la sollicitude du Fonds pour l’Environnement mondial (FEM) vaut au pays le financement du présent projet en partage avec le Sénégal pour un montant d’environ 600 millions de Fcfa sur une durée de 2 ans. Il est exécuté par les deux gouvernements bénéficiaires en partenariat avec l’ONU Environnement et Artisanal Gold Council. Il marque le début de la mise en œuvre effective de la Convention. Cette loi supranationale stipule dans son article 7 que, toute partie qui, à n’importe quel moment, constate que les activités d’extraction minière et de transformation artisanale et à petite échelle d’or sont non négligeables sur son territoire et doit notifier cette situation au secrétariat. Dans ce cas, la partie élabore et met en œuvre un plan d’action national conformément à l’annexe C de la convention.
C’est ce qu’a fait le département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, après la notification par la DNACPN, de l’ampleur de l’activité d’orpaillage utilisatrice de mercure, a rappelé Abdallah Ag Idias Imick. L’orpaillage au Mali dispose d’assises solides. En effet, cette activité minière artisanale produit bon an mal an, 3 à 4 tonnes d’or. Elle emploie plus de 200.000 personnes. Ce chiffre se multiplie par 4 voire 5 chaque année, avec l’arrivée massive de ressortissants de la sous-région et au-delà. L’activité est multiséculaire et, dans bien des cas, elle s’inscrit en pratique culturelle dans les zones d’orpaillage situées en 1ère, 2ème et 3ème régions (cercle de Kayes, Kéniéba, Kangaba, Bougouni, Yanfolila, Kolondiéba et Kadiolo).
Les missions interministérielles de supervision y ont établi l’usage du mercure pour l’amalgamation du minerai et sa lixiviation au cyanure pour la capture de l’or. Au-delà de ces pratiques dangereuses, le secteur de l’orpaillage au Mali est malade de son organisation. Ce qui lui imprime un caractère informel et très peu productif. Ce constat justifie l’élaboration du plan d’action qui, suivant les prescriptions de l’annexe C de la Convention, doit contenir des objectifs nationaux et des objectifs de réduction, des mesures visant à éliminer l’amalgamation de minerai brut. Ces mesures concernent aussi le brulage à l’air libre d’amalgames ou d’amalgames transformés, le brulage d’amalgames dans les zones résidentielles et la lixiviation au cyanure de sédiments, minerais et résidus auxquels le mercure a été ajouté sans en avoir au préalable retiré ce dernier.
Mamadou DOLO
dolo@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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