vendredi 22 novembre 2024
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État policier en gestation au Mali : Les organisations de défense des Droits de l’Homme et la Communauté internationale réduites à un mutisme coupable

Des partisans de l’alternance et du changement sont victimes des violations répétées de leurs droits humains fondamentaux depuis plusieurs semaines à Bamako. Certains Leaders des manifs antifraude électorales sont enlevés et détenus dans une prison secrète sans autorisation du Procureur de la République ni le Procureur antiterroriste. C’est un nouvel État policier voire un État terroriste qui est en voie de naissance au Mali. Cela, au vu et au su des différentes organisations de défense et de protection des Droits de l’Homme et tous les organismes spécialisés de la communauté internationale qui n’avancent aucun  mot pour étouffer le mal dans l’œuf. Est-ce la justice à deux vitesses ?

La  tension postélectorale au Mali met à nu plus d’un. La réélection du Président IBK a été orchestrée sur fond de violation des  règles de l’art démocratique en la matière. Cela, à commencer par le Président français lui-même, le jeune Emmanuel Macron, et son clan de chefs  d’État africains dont Macky Sall du Sénégal. Ces derniers ont violé les principes consacrés par la loi électorale malienne en félicitant la victoire d’Ibrahim Boubacar Kéïta avant même la proclamation des résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle. Manière pure et simple à eux  d’influencer cette juridiction dont l’impartialité et la crédibilité  requises sont pourtant remises en cause. Ou ce fut, du moins, pour soutenir l’illégalité au Mali.

En tout cas, l’actualité révèle qu’il y a un État policier en installation au Mali. Une  Lettre de la Coalition « Restaurons l’Espoir », signée par Tiébilé Dramé, adressée aux différentes structures représentatives de la Communauté internationale au Mali et aux Ambassadeurs accrédités dans notre pays, est révélatrice.

Dans ladite Lettre, la Coalition «Restaurons l’Espoir» exprime sa vive indignation  au sujet des actes répétitifs de violations des Droits humains dont les partisans de l’alternance et du changement sont victimes depuis plusieurs semaines à Bamako. Des Hommes armés, aux visages masqués par des cagoules à l’image des bandes terroristes sévissant dans l’espace sahélien, opérant à bord des 4×4 de tout terrain sans plaques d’immatriculation, procèdent à des arrestations extrajudiciaires et des enlèvements terroristes en violation totale de la Constitution et de la loi.

Les cas les plus récents 

Dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 août 2018, Moussa Kimbiri, Jeune Leader de la Coalition pour l’Alternance et le Changement a été enlevé vers 01H du matin, près de son domicile, à Bozola (Bamako) par une dizaine de porteurs d’uniformes à bord de deux véhicules 4X4 de type V8 aux vitres teintées, sans aucun numéro d’immatriculation. Moussa Kimbiri a été menotté et emmené brutalement vers une destination inconnue. Toutes les recherches entamées par son père dans la matinée du 28 août dans les commissariats de police de Bamako se sont avérées jusque-là infructueuses.

Dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 août de la veille, au quartier présidentiel de Koulouba, en Commune III du District de Bamako, plusieurs dizaines d’Hommes armés sous des visages cagoulés ont investi le domicile de Paul Ismaël Boro, Vice-président du Mouvement Mali-Kanu. Sur place, ils ont pointé leurs armes sur son épouse et sa fille, puis menotté et bandé les yeux de Paul. Sans mandat de perquisition ni aucune convocation, les assaillants ont fouillé sa maison de fond en comble à la recherche de soi-disant armes. Paul Ismaël Boro a été enlevé et détenu dans une prison secrète : vingt-quatre Heures après son enlèvement, ni sa famille, ni ses Avocats, ni le Commissaire de police Koulouba, ni le Procureur de la République, ni le Procureur antiterroriste n’avaient de nouvelles du séquestré.

De toute évidence, l’heure est à l’enlèvement et la séquestration des Leaders politiques par une police parallèle au service du régime. Les méthodes utilisées par ces commandos de la terreur à travers la ville de Bamako présagent que le Mali bascule irréversiblement vers la logique de terrorisme d’État. Car, ceux qui exécutent cette mission antidémocratique des autres époques ont choisi de détourner la Sécurité d’État de sa mission cardinale de défense de la sécurité nationale. Maintenant c’est une police politique d’une autre race qui est en gestation au Mali d’après Mars 1991 pour intimider les opposants au régime actuel. Ce sont là des tentatives sur fond d’actes arbitraires et illégaux. Et l’on n’est pas à la première phase d’expérimentation de ces méthodes inadmissibles par notre jeune  processus démocratique. Déjà, le 12 août 2018, à 15 heures, des Agents de la Sécurité d’État, sans aucun mandat légal, avaient fait irruption dans les locaux de la société chargée de la communication du candidat Soumaïla Cissé, Smart Média, pour arrêter le personnel, confisquer des ordinateurs et des téléphones. Le même jour, vers 18 heures, Abel Konan Kouassi, Technicien-monteur à l’agence de Smart Média, a été kidnappé par des Hommes armés à bord de deux pickups et séquestré dans une prison secrète, torturé et soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Il a été détenu illégalement pendant deux jours, les yeux bandés, sans boire ni manger. Ce fut une méthode de diète noire comme sous les Régimes tortionnaires d’Afrique d’antan. Quarante-huit heures plus tard, le Directeur de Smart Média échappait à une tentative d’enlèvement en pleine rue et en plein jour par un escadron de la mort armé et cagoulé. Son domicile familial fut assiégé pendant toute une demi-journée.

Le silence coupable des organisations de défense des Droits de l’Homme et de la Communauté internationale 

Qui n’a pas entendu les tintamarres de ces organisations de défense des Droits de l’Homme et de la Communauté internationale lorsqu’il s’agissait d’une moindre action contre les groupes armés qui évoluent dans le Nord de notre pays ?

Décidément, l’Histoire donne raison à ceux qui estiment que ces associations ont été fabriquées pour défendre les protégés et les intérêts égoïstes de cette  communauté internationale. Et surtout de faire respecter la volonté de leurs Bailleurs de fonds. De toutes les façons, le Gouvernement d’Ibrahim Boubacar Kéïta est en train d’assommer les partisans de la coalition « Restaurons l’espoir » au su et au vu de tout le monde.

Pour ce faire, la Coalition a lancé : «Le silence et l’impunité qui caractérisent les activités des escadrons de Bamako ne cessent de nous étonner. Pour notre part, nous condamnons et dénonçons les dérives autocratiques et liberticides du régime. Nous prenons à témoin les Représentants de la Communauté internationale, les organisations de défense des Droits de l’Homme : les atteintes aux droits démocratiques et les tentatives d’intimidation et de musèlement des forces populaires ne sauraient continuer sans conséquence. Le Président sortant et son Gouvernement sont entièrement responsables des actes illégaux posés par leur police politique».

Oumar Diakité : LE COMBAT

Rédaction

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