Entre les effectifs pléthoriques, le manque de conditions de toutes sortes, les défis sont aussi nombreux que divers pour l’administration pénitentiaire. Avec un nombre de 10 prisonniers pour 1 surveillant, le Mali est loin d’atteindre le quota des autres pays qui est de 4 prisonniers pour 1 surveillant, un problème difficile à résoudre.
L’Administration pénitentiaire est impuissante face aux problèmes auxquels elle est confrontée quotidiennement. Parmi ces problèmes, selon le Capitaine Brahima Sogodogo, Secrétaire Général de la section syndicale des surveillants de prisons du Mali (SSSP), c’est la fait que, «le personnel pénitencier ne peut pas être géré comme celui d’une administration classique».
Etant le dernier corps de sécurité créé au Mali en 1996, les surveillants de prisons sont très peu nombreux par rapport à l’effectif souhaité. Leurs conditions de vie et de travail restent dérisoires avec des salaires qui les poussent parfois à faire des manoeuvres douteuses au sein de la prison. Ce n’est qu’en 2016 que la loi n°031 du 16 juillet a donné au personnel pénitentiaire un statut, mais sa mise en œuvre n’est toujours pas effective après une année. Cette surpopulation carcérale est «une réalité dans toutes les prisons du Mali», affirme, Capitaine Sogodogo. «L’arrivée des terroristes et d’autres bandits avec des faibles moyens actuels pose un réel problème de sécurité», dira-t-il. Les locaux ne sont pas dignes d’un établissement pénitentiaire et l’absence d’équipements adéquats pour les agents (armes individuelles, matériels de maintien d’ordre et uniformes) sont des problèmes qui peuvent empêcher le personnel pénitentiaire d’accomplir régulièrement leur mission de sécuriser les établissements et les détenus.
Le Gouvernement malien doit tout faire pour chercher une solution à ce problème qui ne fait qu’épouser des proportions inquiétantes. Surtout en ces temps de crises sécuritaires persistantes, conclut le capitaine.
Djénéba Guindo, Stagiaire : LE COMBAT