Premier Vice-président du Mouvement Mali-Kanu, Paul Ismaël Borro a été arrêté dans la nuit du dimanche dans sa famille pour une destination et une motivation qui sont jusque-là inconnues. Qui a intérêt à faire disparaître Paul Borro ?
Ancien Directeur du Centre international de Conférences de Bamako (CICB), Paul Ismaël Borro, a été débarqué par le régime IBK. Il refera surface sur la scène politique nationale aux côtés d’un autre « frustré » du régime, Modibo Koné qui, lui aussi, a été débarqué de la tête de la Compagnie Malienne de Développement du Textile (CMDT). Ensemble, ils vont créer le mouvement « Mali-Kanu » visant à soutenir la candidature de Modibo Koné à la présidentielle de 2018.
Mal classé à la suite du premier tour du 29 juillet, le mouvement Mali-Kanu fait front aux côtés de Soumaïla Cissé en plus de 16 autres candidats pour, dit-il, dénoncer «la fraude» les «bourrages d’urnes», etc. D’ailleurs, Modibo Koné sera celui qui lira la déclaration du collectif des candidats dénonçant la sincérité du scrutin. C’était à la Maison de la presse devant plusieurs centaines de militants et retransmis en direct sur une dizaine de radios. Mais cette parole «donnée» n’a pas empêché Modibo Koné, lui, le Banquier de retourner la veste pour demander de soutenir IBK au second tour. Appelé à voter pour celui qu’on a qualifié de voleur en un laps de temps est une consigne qui a eu du mal à passer pour certains cadres du mouvement qui gardent encore une certaine dignité même en Politique. Ces cadres sont incarnés par le Premier Vice-président du mouvement, Paul Ismaël Borro.
Il n’a pas tardé à rester camper sur la première posture du mouvement, c’est-à-dire dénoncer le «vol» du vote des Maliens. Il est resté aux côtés de Soumaïla Cissé et n’a pas manqué à chaque fois que le besoin se fait sentir à prendre la parole pour fustiger le Régime et la manière dont les élections ont été conduites.
Dans un contexte politique aussi tendu, où le camp soutenu par Paul Borro ne reconnaît pas IBK comme Président de la République, cette arrestation avec les moyens déployés (une dizaine de véhicules non immatriculés», selon des sources concordantes, fait peser de sérieux doutes sur le camp d’en face. D’ailleurs, le Directeur de Campagnes de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, sur les antennes de Radio France Internationale (RFI), n’est pas allé par quatre chemins pour pointer du doigt la responsabilité du Régime dans ce qu’il qualifie d’ «enlèvement».
Un tel acte, dans un tel contexte politique, est tout simplement déplorable et ne fait qu’aggraver une situation sociale déjà fragile.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT