Dans une déclaration qui date du 5 novembre dernier, les leaders coutumiers, chefs de villages, sites et fractions, Responsables des différentes communautés du Nord Mali et réfugiés dans le camp de M’Bera, en Mauritanie, rejettent formellement la tenue des élections communales prévue pour le 20 novembre prochain. Ceci dans les régions qui sont Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni. Dans bien de localités des Régions de Gao, Tombouctou et Ménaka, plusieurs mouvements ont exprimé leur ferme opposition au mécanisme d’opérationnalisation des autorités intérimaires. Certains réfugiés de M’Bera sont aussi protestent contre cet état de fait. Alors que faut-il finalement faire pour qu’il n’y ait plus de mécontentements populaires?
Pour les uns, la mise en place des autorités intérimaires serait de remettre le sort des populations locales à ces mêmes personnes qui sont à la source de leur traumatisme, de tous les malheurs sévissant actuellement dans le Nord et le centre du pays voire jusqu’à Bamako. Pour les jeunes du mouvement de la résistance de Gao, par exemple, cette mesure doit concerner les collectivités qui connaissent des dysfonctionnements. Ils pensent aussi que l’installation de ces autorités accorde une prime à l’impunité au bénéfice de ceux qu’ils considèrent comme leurs bourreaux.
Et, pour les autres, passer aux élections communales sans l’installation des autorités intérimaires serait de violer l’accord signé en Alger pour la paix et la réconciliation nationale. Ils estiment également que les élections communales du 20 novembre prochain chez eux sont inopportunes. «Actuellement, en procédant à la tenue d’une telle élection dans nos communes, le Gouvernement viole l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali signé en juin 2015», dit les leaders coutumiers des Régions du nord. Selon leur idéologie, le Gouvernement doit d’abord songer au rapatriement effectif de tous les réfugiés et déplacés du nord.
Que doit faire le gouvernement pour répondre à ces attentes ?
Pour la majorité des citoyens lambda, dans cette confusion qui règne, ce qui doit être important et prioritaire pour le Gouvernement serait d’avancer dans le sens de l’intégrité territoriale. «On ne veut seulement pas que le Mali soit divisé. On est pour une entente nationale », dit O. K. Etudiant en Droit.
Concernant la réponse à la question sus posée, il se dit optimiste et croit que, le moment, le l’Etat saura prendre la meilleure décision.
Les campagnes pour les élections communales suivent leur petit bonhomme de chemin et le Gouvernement et les groupes armés signataires de l’Accord se sont engagés à rendre la mise en place des autorités intérimaires effective avant le 15 novembre prochain. Un seul programme sera fait ou les deux (élections communales et ou la mise en place des autorités intérimaires)? La question reste posée.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT