Ils étaient récemment une centaine d’enfants et d’adolescents à répondre à l’appel de Mme Awa Méité van Till et son équipe du projet «So Kadi». Ensemble, ils ont engagé la restauration de l’école publique de Missira (commune II du district de Bamako) à travers une campagne d’assainissement.
«Nous nous attendions à 50 volontaires pour les travaux de l’école fondamentale de Missira, un établissement public. Mais, ils étaient plus d’une centaine», déclare Mme Awa Méité van Till, heureuse de la réussite de cette première opération d’assainissement de cet établissement. Et pour motiver les volontaires, ils avaient prévus des masques et un goûter pour eux.
«Une grande attente se lisait dans leurs regards d’enfants et chacun veut désormais prendre part au changement. Leurs aînés étaient présents. Certains du quartier de Missira et d’autres venus d’ailleurs», explique Awa Méité. Et d’ajouter, «pour nous et pour tout ceux qui sont engagés à nos côtés, ces moments sont précieux car ils nous ramènent dans ce monde vrai de l’enfance où l’argent, le pouvoir, la notoriété et la méchanceté ne sont pas de mise».
En tout cas cette forte mobilisation signe leur engagement auprès de ces enfants et certains jeunes conscients du quartier voire de la capitale. «Nous allons surmonter les difficultés et les situations sordides qui pointent déjà le nez. Nous sommes tous Maliens, nous sommes tous citoyens», précise la jeune artiste/styliste/réalisatrice et actrice engagée de la société civile.
Cette opération s’inscrit dans le projet «Redessine-moi une école» qui est le processus clé du concept «So Kadi» (On est bien chez soi) qui pourrait se dire aussi la «Saveur de chez soi». «Notre ambition est de redonner goût aux plus jeunes d’apprendre, de comprendre et de s’assurer un meilleur avenir. Cela ne peut se faire que dans un cadre approprié, tant par le contenu que par l”environnement», souligne Awa. «Sur le terrain, les réalités sont différentes et il faut rester pragmatique. Nous sommes confrontés à des difficultés qui ne sont pas insurmontables certes. Mais cela nous met devant le fait qu’il est impératif de mettre un mécanisme en place au Mali permettant à ceux qui ont envie de travailler de le faire sans être importuné», assure l’initiatrice du concept.
«Rien ni personne ne peut nous distraire quand on s’engage. Merci aux enfants, aux jeunes engagés à nos côtés, aux enseignants et aux directions d’avoir été là cet après midi et d’être encore là demain», insiste Awa Méité. Et de promettre, «nous vous ferons découvrir cette école comme elle est aujourd’hui, et son évolution au fil des semaines avec l’engagement et la participation active des enfants, des enseignants, des familles et des jeunes engagés de la Commune 2».
«So Kadi, paroles de migrants, porteurs d’espoir» est aussi le titre d’un documentaire d’Awa Méité van Till. Une œuvre qui retrace les réalités de la vie de nos migrants en France et des candidats au départ. Présidente de l’Association «Route du Sud» et réalisatrice de ce film-documentaire «So Kadi», elle y démontre que ceux qui partent aiment leur pays mais n’ont forcément pas le choix.
«La crise économique qui frappe les pays africains et les problèmes de gouvernance sont dus à plusieurs facteurs. Les pays du nord sont impliqués dans ces difficultés de développement de nos pays», a souligné Awa Méité lors d’une projection suivie de débats sur son documentaire à l’occasion de la Journée internationale de la migration !
Aphaly LE MATIN