A la faveur d’un sit-in, tenu le samedi dernier, devant l’ambassade de France à Paris, les Maliens résidant en France ont exprimé leur mécontentement face au traitement dont ils font l’objet dans leur demande de documents administratifs notamment la carte NINA. Le parcours de combattant qui débouche Dieu seul sait à quel prix sur l’établissement de ce fameux sésame a fini par susciter une grogne sociale au sein de la génération montante qui animait à petits coups les compatriotes de l’Hexagone.
Ils ne se sont pas faits prier pour manifester leur ras-le-bol en ce samedi devant la Représentation diplomatique de notre pays dans la capitale française, sise rue du Cherche-midi dans le quartier Notre-Dame-des-Champs du 6è arrondissement de Paris. Là, l’exigence d’une prise en compte des doléances visant l’amélioration des conditions de délivrance de la carte NINA a été clairement signifiée à qui de droit.
Des années durant, les maliens de France n’ont guère pu être affranchis des difficultés liées à l’établissement des documents administratifs imposés par l’administration malienne. La carte NINA étant devenue le document incontournable pour faire la demande de tout autre titre d’identité malien, le désespoir s’est érigé en système pour les Maliens où qu’ils se trouvent. Le comble est qu’un business à l’avantage des autorités diplomatiques s’est greffé à la lenteur du processus. La situation devenait de plus en plus lamentable puisque l’état malien et ses représentations sont demeurés muets vis-à-vis des plaintes appelant à un allègement des conditions d’attributions des cartes NINA.
Par ailleurs, les rares budgets qui parviennent à décrocher ces fameuses cartes NINA n’arrivent pas pour autant à disposer de leurs passeports. , sans passeports, les étrangers africains en général vivants en France ne sont pas habilités à renouveler leurs titres de séjour. Du coup, ils sont exposés à la perte de leur travail et par ricochet à la merci de la police de migration bien rompue dans l’embarquement des Africains dans des vols en direction du continent ; peu importe la destination exacte.
Notre pays a beau signer une convention avec l’Union Européenne pour faciliter l’expulsion des Maliens en situation irrégulière mais cela est encore loin de servir de gage pour dormir sur des lauriers. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Maliens de France ont le sentiment que l’Etat malien à travers le consulat et l’ambassade, travaille de manière à les rendre vulnérables aux massues françaises d’expulsion. Ils l’auront fait comprendre le samedi dernier à qui veut l’entendre aussi bien à Paris qu’à Bamako.
Katito WADADA : LE COMBAT