Directrice adjointe de campagnes de Soumaïla Cissé, élue municipale ADEMA en Commune II, Présidente du Collectif des amazones contre les violences faites aux femmes et jeunes filles, seule femme porte-parole du mouvement « An té A bana » qui a fait échouer la révision constitutionnelle, Mme Diakité Kadidia Fofana a été la figure féminine qui a accompagné Soumaïla Cissé tout au long de la campagne et aujourd’hui encore dans son combat pour revendiquer sa « victoire ».
Du haut des tribunes, sa voix suave et envoutante harangue les foules. Plus que la dureté des mots qu’elle lance à l’endroit du régime, c’est plus son charisme et son dévouement qui font d’elle l’une des personnalités les plus en vue et aimées autour de Soumaïla Cissé. Mme Diakité Kadidia Fofana, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été cette figure qui a accompagné Soumaïla Cissé tout au long de sa campagne et qui continue à être à ses côtés dans le combat pour « réclamer » sa victoire. Et, pourtant, « Kadi », comme l’appellent ses intimes, ne s’imaginait pas battre campagnes aux côtés du candidat de l’URD, elle, élue du parti ADEMA en Commune II du District de Bamako. « Au début tous les militants de l’ADEMA avaient opté pour une candidature interne du parti. Au grand désespoir des militants, on était là, impuissant, face à des Dirigeants qui n’étaient pas dans cette dynamique. Ils prévoyaient autre chose pour le parti. Compte tenu de la situation du pays qui interpellait chacun des fils et filles, et ne voulant pas trahir mon pays et mes convictions c’est pourquoi j’ai décidé d’opter pour l’alternance».
Pourquoi Soumaïla ?
Mère de quatre «Bouts de bois de Dieu », Mme Diakité Kadidia Fofana est détentrice d’une Maîtrise en Science de l’Éducation et d’une autre Maîtrise en Journalisme et Communication. Loin de se contenter de ses diplômes et chercher un emploi pour se caser et mener une vie de famille épanouie, Kadidia a décidé d’être utile à la société en défendant des causes nobles. Depuis quelques années, elle est la Présidente des « Amazones », un regroupement qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. À leur actif, plusieurs marches et sorties médiatiques pour dénoncer les violences dont sont victimes les femmes partout au Mali. Cet engagement l’a propulsée dans le Comité directoire du mouvement « Antè A bana » qui a contraint le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, à faire marche arrière dans son projet de révision constitutionnelle. Elle en était d’ailleurs la seule femme porte-parole. Au sein de ce mouvement, elle a côtoyé du beau monde, dont le Président de l’Union Pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé. Ainsi, après avoir pris ses distances avec son parti dans son dessein de soutenir la candidature d’IBK, Mme Kadidia a fait le choix de soutenir Soumaïla Cissé pour plusieurs raisons. «Il y avait plusieurs candidatures qui, pour moi, n’étaient pas sérieuses. Soumaïla Cissé avait le programme le mieux élaboré qui répondait aux aspirations des Maliens, chaque couche était concernée. C’était un programme réfléchi et qui est le fruit des échanges avec les Maliens de partout », s’est-elle confié.
Pour elle, Soumaïla Cissé est une aubaine pour le Mali ; d’où le vote massif en sa faveur lors de la présidentielle.
C’est d’ailleurs pourquoi, avec un sourire en coin, Kadidia dit contester les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle. Pour elle, l’unique et le vrai Président élu au Mali, est et demeure son Leader, Soumaïla Cissé. «Nous avons dénoncé le fichier électoral tripatouillé. Nous avons rencontré le Premier Ministre. Il a promis de nous faire parvenir les bordereaux de livraisons des cartes d’électeurs. Nous attendons toujours. Nous avons constaté que cette élection a été entachée de fraudes et de bourrages d’urnes ; c’est pourquoi nous disons que, sur la base des résultats que nous avons, Soumaïla Cissé est le Président élu».
Une vie de battante
Celle qui se bat pour la cause de ses concitoyennes, s’est battue contre la révision constitutionnelle continue à se battre depuis la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle. Un combat qui s’est intensifié depuis la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle à travers de nombreuses marches allant de la place de la Liberté pour la Bourse du travail. À chaque fois, elle a pris la parole pour haranguer les foules, pour contester les résultats. Ses compétences de harangueuse des foules lui ont valu le surnom de « Winnie Mandela » scandé par les partisans de Soumaïla lors de la dernière marche. Quand on lui demande ce que ça lui fait d’être comparée à une si grande figure de la lutte anti apartheid, elle répond en toute modestie : « Je ne sais pas pourquoi on m’appelle comme ça (sourires). J’ai aussi entendu et aie été surprise en même temps. C’est un honneur de savoir que des personnes nous observent et apprécient ce que nous faisons et donnent du sens au combat que nous menons. Ça ne fait que nous requinquer et nous réconforter dans ce que nous faisons».
Son combat aux côtés de Soumaïla Cissé est celui de la pérennisation de la démocratie. C’est pourquoi elle appelle les Maliens à sortir massivement marcher, le 15 septembre prochain, pour demander le respect du vote des Maliens «sinon », prévient-elle, au Mali on assistera à partir des législatives à des « nominations et non des élections ».
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT