Les premiers responsables du parti de l’Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) de l’ancien Premier ministre sous IBK ont animé une conférence de presse à leur siège, samedi 2 octobre 2021. À l’ordre du jour, les conditions de détention déplorables de leur président Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel. Si le vice-président a lancé un appel aux autorités de la transition pour une libération sous contrôle judiciaire, les jeunes du parti ont, eux, annoncé une descente dans la rue dans les prochains jours pour apporter un soutien à leur président national.“Soumeylou Boubèye Maïga est le premier prisonnier de la Cour suprême dans l’histoire de la justice du Mali’’, a lancé le Secrétaire général de l’ASMA-CFP, Issa Diarra.
Après 40 jours de détention à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) de Bamako dans les conditions pas commodes, le parti ASMA-CFP (l’Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques) a décidé de réagir pour non seulement dénoncer celles-ci, mais aussi lancer un appel aux autorités de la transition. Dans son intervention, le premier vice-président de l’ASMA-CFP, Baba Cissé, a d’abord remercié les militants et sympathisants pour le soutien à leur président, Soumeylou Boubeye, qui traverse des moments difficiles. “Ce qui arrive au président de notre parti est pénible, cela nous coupe le sommeil et nous devons rester forts’’, a fait savoir Baba Cissé, qui a ajouté qu’“il (Soumeylou Boubèye Maïga) est le premier prisonnier de la Cour suprême dans l’histoire de la justice du Mali à être à la MCA pour des raisons purement politiques’’. “On veut l’empêcher d’être là où il doit être’’, a-t-il précisé tout en appelant la justice a se “ressaisir’’.
Bien avant le premier vice-président du parti, le président des jeunes de l’ASMA-CFP, Abidina Karambé, a lancé des piques à l’endroit du gouverneur du district de Bamako qui avait interdit une de leurs demandes à manifester pour soutenir leur président Soumeylou pour des raisons de COVID-19. Cependant, la jeunesse de l’ASMA s’étonne de constater que les manifestations pour le soutien de la transition sont autorisées. Et de s’interroger si le coronavirus n’avait été présent qu’à la manifestation de soutien à SBM. Abidina Karambe a lancé un appel aux jeunes du parti à rester soudés et mobilisés, car, dit-il, une manifestation pacifique de soutien en faveur de SBM sera organisée dans les jours à venir.
Toutefois, le président de la jeunesse du parti a rappelé aux autorités de la transition que l’actuel Premier ministre de la transition, Choguel Kokala Maïga, doit normalement être à la MCA pour l’affaire de détournement à l’AMRTP.
C’est “un acharnement politique’’, a souligné la présidente des femmes, Mme Racky Keïta, qui a également appelé à l’union pour soutenir leur président en prison. Intervenant en première position, le secrétaire général, Issa Diarra, a souligné trois importants points. Il s’agit de la situation actuelle du président Soumeylou, l’appel aux autorités de la Transition et les remerciements aux partisans et sympathisants. Selon lui, de l’arrestation du président le 26 août par la Cour suprême, depuis plus d’un mois et une semaine, deux choses intriguent particulièrement l’opinion: Il s’agit de la procédure spéciale mise en place pour son arrestation qui a d’ailleurs soulevé beaucoup d’interrogations et de vives polémiques dans l’opinion nationale et même dans la famille judiciaire. Ce qui laisse penser “aujourd’hui que Soumeylou Boubèye Maïga est le premier prisonnier de la Cour suprême dans l’histoire de la justice du Mali’’, selon lui.
“Des conditions de détention inacceptables’’
“Le président Soumeylou Boubèye MAÏGA est détenu à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako qui fait plus de 3000 détenus dont plus de 200 djihadistes, dans des dortoirs conçus pour 30 à 40 détenus, où ils dorment à plus de 80 en cette période de pandémie de Covid-19. Ces conditions sont inacceptables et constituent un grand risque pour sa santé et sa sécurité’’, a-t-il fait savoir, tout en insistant sur la volonté d’“humilier, de briser, de casser le moral’’ de SBM. Pour eux, qu’on l’aime ou pas, “Soumeylou Boubèye est une personnalité de ce pays. Plusieurs fois ministre, Premier ministre, Grand Officier de l’Ordre National, il ne mérite pas ces conditions parce qu’il est présumé innocent ; beaucoup moins que lui sont traités décemment’’.
Appel aux autorités de la transition
Ainsi, face à la presse, le secrétaire général souligne “qu’aucun indice de ce dossier ne peut être effacé’’, “qu’aucun témoin ne peut être retourné et qu’il n’y a aucun risque de fuite de Soumeylou Boubèye Maïga’’, mais aussi que “les conditions de détention actuelles n’apportent rien à la manifestation de la vérité’’ et surtout que “SBM lui-même est le plus déterminé à ce que lumière soit faite sur ce dossier’’, a sollicité auprès de la Cour suprême, des responsables d’Institutions et des personnalités pour que Soumeylou Boubèye Maïga “puisse bénéficier d’un contrôle judiciaire’’ qui, malheureusement, n’a pas eu de réponse.
À l’occasion, M. Issa Diarra a encore lancé un appel au Président Assimi Goïta, garant des libertés collectives, individuelles et de la Constitution avant de remercier la CEDEAO et les chefs d’État qui ont fait cas de l’ancien Premier ministre dans deux de leurs récentes résolutions.
Zéïd KEÏTA LE COMBAT