La date du 17 août prochain a été arrêtée par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour une audience publique au cours de laquelle elle va rendre son jugement sur les réparations à verser en faveur des mausolées de Tombouctou détruits en 2012. A cette date, sur les coups de 10H00, Heure de La Haye (8H GMT), les juges en charge du dossier devront annoncer le montant des dommages causés par Ahmad Al Faqi Al Mahdi, le djihadiste qui avait été reconnu coupable, en septembre 2016, de la destruction des mausolées à Tombouctou et condamné à neuf ans de détention.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi était accusé de crime de guerre pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre neuf mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Les juges avaient affirmé que l’accusé, né vers 1975, était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le Nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être chassés par l’intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
En tant que Chef de la Hisbah, la Brigade islamique des mœurs, il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioches, de houes et de burins.
Jouissant d’une célébrité à partir du Ve siècle de par des tribus touareg, tirant sa prospérité du commerce caravanier, la ville de Tombouctou est devenue un grand centre intellectuel de l’Islam à telle enseigne que l’UNESCO l’avait inscrit sur la liste des patrimoines culturels de l’Humanité.
En 2015, l’organisme onusien en charge de l’Education et de la Culture avait achevé la restauration à l’identique de quatorze mausolées détruits.
C’est, donc, un jugement historique qui est attendu du côté de La Haye. Ce, d’autant plus qu’il s’agit d’estimer le montant des dommages relatifs au tout premier procès organisé à la CPI pour destruction des biens culturels.
Katito WADADA : LE COMBAT