Le Mali a commémoré le 59eanniversaire de son indépendance le 22 septembre 2019. Cette date qui était tant manifestée par des activités festives partout dans le pays, se passe aujourd’hui inaperçue dans plusieurs parties du pays et dans l’indifférence totale des populations. Pour mieux comprendre ce changement nous avons recueilli les impressions de certains citoyens. Lisez leur raisonnement !
Mohamed Oury Diallo, cordonnier : « Tant qu’il n’y a pas de paix on ne peut pas parler d’indépendance»
« Autrefois l’anniversaire de l’indépendance du Mali était dignement fêté par tout le peuple malien à travers des veillées. On cotisait pour organiser des fêtes dans la nuit du 21 septembre avant d’aller suivre le défilé le lendemain. Chacun en tirait profit, vendeurs de volailles, de bœufs, les commerçants grossistes et détaillants d’autres articles festifs. Les festivités pouvaient aller jusqu’à une semaine dans certaines localités du pays. Mais depuis quelques années cette date passe même inaperçue parce que rien ne va depuis des années. Tant qu’il n’y a pas de paix on ne peut pas parler d’indépendance».
Fatoumata Traoré, enseignante au 1er cycle fondamental : « …Nous n’avons pas la tête pour faire la fête »
« La fête d’indépendance est le symbole de notre liberté. Cependant, il est dommage de constater que malgré 59 ans de la proclamation de cette indépendance, le peuple malien qui a beaucoup souffert, continue d’être traumatisé par des conflits intercommunautaires. Nous n’avons pas la tête pour faire la fête. Les Maliens doivent cesser de porter des jugements sans preuve sur les uns et les autres qui amènent des divisions. Cessons de nous diviser. En plus des plus hautes autorités, c’est un devoir pour tous les Maliens et pour toutes les maliennes de se donner la main pour trouver des solutions définitives à la crise multidimensionnelle que notre pays traverse depuis fort longtemps. Tous pour une liberté totale de notre territoire ».
Karamoko Konaté, topographe : « Beaucoup de choses ont changé,mais il y a de l’espoir »
«Le Mali a perdu son nom d’antan à cause de la mauvaise gouvernance de nos dirigeants mais on tend vers le meilleur. Avec le contexte actuel du pays, le peuple malien est attristé par les drames que nous connaissons. Donc, c’est normal qu’on oublie la fête de notre indépendance. Beaucoup de choses ont changé mais il y a de l’espoir. La jeunesse a pris conscience de son rôle, la justice se rétablisse petit à petit. Le président actuel fait de son mieux pour que tout redevienne à la normale avec la signature de l’accord d’Alger, le dialogue national inclusif et beaucoup d’autres projets pour la réconciliation nationale. Nous prions Dieu de l’aider à résoudre ces problèmes avant la fin de son deuxième mandat ».
Par Maïmouna Sidibé
Gendarmerie Nationale du Mali
Les 59 ans célébrés !
Le mardi 17 septembre à l’école nationale de la gendarmerie, sise à Faladiè, la Gendarmerie Nationale du Mali a célébré son 59èmeanniversaire. L’évènement présidé par le ministre en de la Sécurité et de la Protection Civile, Gal Salif Traoré, a enregistré la présence du Directeur National de la Gendarmerie, colonel Major Boukary Kodio, celui de la Police Nationale, Moussa Ag Infahi et d’autres invités de marque.
Faut-il souligner que la gendarmerie est le plus ancien corps de l’armée française. Elle est née au moyen âge, en même temps, que s’est établit le pouvoir royal. Bref, au même moment que la nation française a commencé à se constituer.
En prenant la parole, le DG Kodio a fait d’abord un rappel historique des conditions de création de la gendarmerie et de ses missions. « En 1843, un arrêté du Gouverneur du Sénégal créait sur le Territoire du Sénégal deux Brigades de Gendarmerie à Saint-Louis et Gorée. La gendarmerie exerçait ses missions sous un commandement de la Gendarmerie de la zone d’Outre-Mer N°1, qui couvrait l’ancienne Afrique Occidentale Française (AOF) avec Etat-major Général à Dakar » a –t-il révélé.
Ensuite, il dira, qu’il a fallu attendre la nuit du 19 aout 1960, pour voir la création de la gendarmerie Nationale du Mali, cela, suite à I ‘éclatement de la fédération du Mali.
D’après lui, au regard des défis sécuritaires très considérables de nos jours, il ressort l’impérieuse nécessité d’adapter rapidement et constamment les différents corps de la sécurité au défis de l’heure pour être en phase avec les exigences du temps.
De passage, le DG Kodio a souligné que la défense de l’intégrité du territoire national ainsi que la préservation de la sécurité des biens et des personnes, sont des facteurs déterminants de la quiétude des concitoyens.
Selon lui, apporter une réponse appropriée aux attentes des populations est une priorité des Forces Armées et de sécurité du Mali. C’est pourquoi, dit-il, elles porteront leurs efforts sur plusieurs actions importantes. Parmi celles-ci, il a cité, la préparation opérationnelle du personnel, le renforcement des effectifs, l’amélioration des conditions de vie et de travail, ainsi que l’équipement de leurs différentes unités.
S’agissant de l’évènement du jour, il dira que tout le personnel de la gendarmerie doit s’en approprié. « Cette journée est bien celle de l’ensemble du personnel de la gendarmerie nationale, sans exception » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Tout agent de la gendarmerie, quel que soit sa catégorie, son statut, son lieu d’affection doit se sentir fier d’appartenir à cette corporation et pouvoir le montrer à cette occasion particulière ».
Pour sa part, le ministre Traoré a rappelé que son département est en train de réunir les conditions de mise en œuvre d’un vaste programme pour améliorer la performance des services de la gendarmerie nationale.
En plus, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile n’a pas manqué de souligner que la gendarmerie a fait beaucoup des progrès dans le cadre de ses missions. Cependant, il a aussi soutenu que plusieurs autres restent à faire. « Nous allons continuer à lui donner les moyens, afin qu’elle soit en mesure de remplir la mission qui est la sienne pour le grand bonheur des populations maliennes » a-t-il annoncé.
Par Fatoumata Coulibaly LE SURSAUT