Les armes enregistrées auraient été retournées aux différents propriétaires après 48 heures seulement. La raison évoquée serait le prétexte selon lequel ils assureraient leur sécurité et celle du Chef de l’Exécutif régional.
Dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la phase de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) y figure. Ce processus avait connu un début très timide. À peine lancé officiellement, le mardi 6 novembre dernier, le processus a connu un blocage ; car, les Groupes armés ont fait part de leurs inquiétudes. Ce programme devrait permettre aux combattants des groupes signataires de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière ou bien bénéficier d’un projet en vue de leur réinsertion dans la vie civile. Auparavant, la question des grades était la pomme de discorde entre les ex-combattants et le Gouvernement malien. La Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme ont souhaité que leurs éléments conservent les mêmes grades. Depuis près de deux ans, des combattants avaient déjà rejoint le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) qui regroupe anciens rebelles et soldats maliens à Gao, Kidal et Tombouctou. Une centaine d’entre eux avait péri en janvier 2017 dans un attentat subit à Gao, d’autres avaient été assassinés à Tombouctou la même année. Les Chefs des détachements des Groupes armés signataires (GAS) n’approuveraient pas les contre-visites et exigeraient l’annulation de toute formation physique ou autre pour leurs combattants. Alors que, dans les deux Régions (Tombouctou et Gao), les Groupes armés et les Responsables du DDR se réjouissent du bon déroulement du processus accéléré du même DDR, à Kidal, c’est un autre son de cloche. Lorsqu’on traite avec le diable, il faut nécessairement s’attendre à des conséquences néfastes à long terme. Kidal, Région la moins peuplée du Nord voire du Mali après Taoudéni, pose plus problème. Par le concours des circonstances et les ruses du diable, cette Région veut avoir un leadership à travers sa communication et les autres avantages qui lui sont accordés par l’État malien. Le processus du DDR vient de confirmer trois grandes réalités : le manque criard et surprenant de combattants issus de la Région non seulement pour le MOC, mais aussi pour le DDR. Raison pour laquelle le MOC de Kidal avait eu toutes les difficultés à être effectif. Si la CMA n’a pas de combattants en nombre élevé pour former dans le MOC et à être intégrés dans le processus du DDR, alors qui a combattu et chassé l’armée malienne à Kidal en 2012 ?
Autre réalité, les autorités traditionnelles de Kidal voulaient se tailler la part belle.
Par ailleurs, notons que les armes ont été déposées par les quelques 33.000 ex-combattants qui souhaitent intégrer le programme Désarmement, Démobilisation, Réinsertion-insertion (DDR-I) accéléré qui est actuellement mis en œuvre au Mali. Le nombre total de combattants enrôlés et d’armes récupérées est au compte des mouvements armés CMA-PF-CME-CMFPRII-MSA-CJA. Nombre de combattants, 1442 et nombre d’armes: 1443.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT