Les habitants de Baco-Djicoroni étaient à l’honneur à travers un projet dénommé «D’une Rue de Bamako», dont le premier numéro (Danse contemporaine) a été joué dans leur rue ce vendredi 20 août 2021. Une idée de Lassina Koné, danseur chorégraphe et directeur artistique du centre Don Sen Folo-lab, en partenariat avec Louise Soulié-Dubol.
Il était à peine 16h quand les deux danseurs avaient commencé leur prestation sous le regard imperturbable des habitants de Baco-Djicoroni, un quartier de la commune V du district de Bamako. La quarantaine de minutes de danse effrénée s’est terminée sous les applaudissements des habitants venus nombreux apprécier et découvrir la danse contemporaine.
Et ceux qui ont eu la curiosité de se déplacer et la patience de suivre la prestation finale (après une semaine de répétitions) jusqu’à la fin n’ont été que ravis et enchantés. C’est le cas d’Astan Mariko dite Ténin, de Salim Sacko… qui n’ont pas manqué de souhaiter beaucoup de bonheur et de courage au duo de danseurs.
Déplacer l’imaginaire d’une rue d’un pays vers un autre pays ou vers un autre continent et faire de ces rues un laboratoire à ciel ouvert pour des artistes de tout horizon afin de créer d’autres imaginaires. Telle est la quête du spectacle «D’une Rue de Bamako». Un projet de l’artiste malien Lassina Koné qui œuvre beaucoup pour la promotion de l’art et la culture malienne, notamment la danse contemporaine au Mali.
«Le concept est de savoir comment ce spectacle vivant peut être transporté pour aller investir une rue à Marseille et aussi de savoir ce que cela va donner… Il s’agit aussi de questionner les artistes et de les confronter à une situation…», a expliqué Lassina Koné alias «Donkélas», danseur, chorégraphe, et Directeur artistique de Don Sen Folo-Lab. Cette première prestation a été effectuée en duo avec la parisienne de 28 ans, Louise Soulié-Dubol, qui est au Mali depuis plus de trois semaines pour la préparation du spectacle.
Après le mouvement du «Flash Mob» parisien, elle a décidé de faire le grand seaux avec Lassina Koné afin de lever les barrières «imposées par la crise sanitaire que le monde a connue et la peur qui nous a été inculquée qu’on va tuer l’autre ou que l’autre va nous tuer… Il s’agit donc de faire passer le message qu’un autre monde est possible et qu’on peut être ensemble, pacifiquement cohabiter», a-t-elle déclaré.
Après cette première prestation, d’autres sorties sont encore prévues dans les jours à venir dans d’autres pays comme la France ou encore à Bruxelles (Belgique). «D’une rue de Bamako» est programmée pour 20 spectateurs visés pour chaque prestation.
Sory Diakité LE MATIN