La 18e session du Comité de Suivi de l’Accord de paix d’Alger s’est tenue, le mardi dernier, à Bamako. Lors des échanges, un souhait important a été évoqué. Il s’agit du redéploiement de l’Armée malienne, à Kidal, avant le 20 juin. Ce qui peut marquer un point significatif dans le cadre du Mécanisme opérationnel de conjoint (MOC) dans la Région.
Le souhait relaté par les parties signataires de l’Accord est le retour de l’armée malienne à Kidal avant le 20 juin 2017. Une date qui marque l’anniversaire des deux ans de l’accord de paix d’Alger.
Cette demande, si elle arrive à se concrétiser, va marquer un premier pas dans l’application de l’Accord de paix et de réconciliation nationale dans la ville Kidal. Une Région qui, jusqu’à présent, peine à être sous la gouvernance de l’Etat malien. Alors, ce sera aussi un retour symbolique dans le processus du Mécanisme opérationnel conjoint (MOC) qui va faire patrouiller ensemble des ex-rebelles, des membres de la Plateforme et l’Armée malienne.
Certes, les différentes parties ne disposent pas d’armes lourdes pour sécuriser la zone ; mais, selon le Président Boutache, face à ce problème, il ne s’agit pas seulement d’équipements. Il faut aussi que cette mission du MOOC sache assurer lui-même la sécurité des biens et des personnes dans la Région où il est implanté. «Ce qui aggrave cette aberration, c’est le fait qu’on dise aujourd’hui qu’on donnera des éléments avec des armes légères pour le MOC de Kidal, mais qu’ensuite il faudra que les forces de la MINUSMA et de Barkhane viennent protéger le MOC », a souligné Ahmed Boutache.
Après que des souhaits ambitieux soient exhortés, le Président du Comité de Suivi l’Accord d’Alger est revenu sur son échange, très vif, avec les ex-rebelles qu’il accusait d’entraver le processus de paix. Il ne regrette pas cette lettre, parce que, selon lui, elle a permis de remettre les points sur les « i ». «Ce refus de la CMA, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a-t-il ajouté.
Il a aussi précisé que, désormais, tout report de l’une ou de l’autre des parties signataires serait perçu comme un acte de «mauvaise volonté flagrante».
On peut, donc, dire qu’après deux ans d’un processus de paix laborieux, la médiation internationale semble vouloir hausser le ton. Cela va-t-il continuer jusqu’à satisfaction des attentes ? Attendons de voir d’ici au 20 juin prochain !
Adama A. Haïdara