Il y a deux semaines de cela depuis que la ville de Gao vie dans une crise totale de carburant. Le litre vendu habituellement de 400 à 450 francs CFA dans les stations et 500 francs dans les carrés, est actuellement vendu dans les stations 600 francs et sur le marché parallèle à 800 francs CFA. Une correspondance particulière !
A la lumière de nos investigations, il s’avère que cette crise est partie de l’arrêt de l’approvisionnement des Régions du Nord-Mali en carburant en l’Algérie, le Niger voire le Nigeria. Selon une source bien informée, on pense que l’argent du carburant sert à ravitailler les djihadistes de l’AQMI, du MUJAO du Boko Haram (du Nigeria).
Selon un autre vendeur ambulant, le coup complot a été comploté par des propriétaires des stations opérant ici à Gao. Selon consommateur, nous le citons, dis «nous, les consommateurs, avons compris que nos commerçants ne veulent que notre mort et pas notre bien. Mais on est à pied œuvre pour organiser une marche contre les opérateurs économiques de Gao», fin de citation.
En tout état de cause, la question qui taraude les esprits actuellement est de savoir comment l’alimentation qui quitte l’Algérie, par exemple, peut aussi être destinée aux djihadistes qui sont dans le Sahara. En tout cas, pour le moment, la situation reste très dure à Gao. Les populations, devenues trop, menacent de manifester contre les opérateurs économiques intervenant dans le secteur hydrocarbures qu’ils accusent à tort ou à raison de rendre la vie difficile voire intenable dans la cité des ASKIA.
Au passage, rappelons que depuis l’éclatement de la crise dans tout le Nord et le Centre du Mali, dans la Région de Gao, la Douane n’a quasiment fonctionné comme il faut. Tous les produits d’hydrocarbures sont le fruit du phénomène de contrebandiers. Ce qui rend la vie parfois très chère à Gao.
Pour ce qui concerne les autorités et services compétents de la Région, tous censés de veiller sur la régularité du marché local pour éviter de rendre la vie trop chère aux consommateurs ne s’en occupent pas du tout.
Par Minkeila Soufiana Maïga, notre Correspondant permanent à Gao : LE COMBAT