Entendez par Benso, l’association des jeunes pour le développement du quartier de Faladiè, en Commune VI du District de Bamako. Opposée au nouveau Maire, Alou Coulibaly, au sujet de la composition du Comité de gestion de l’Association des centres de santé communautaires de Faladié (ASACOFA), cette jeunesse a fini par prendre le dessus en arrachant le monopole des commandes de ce bien commun, devenu pomme de discorde par la force des choses. Le Maire, impressionné par la fougue dont les jeunes de Benso, ont fait preuve dans leur détermination, n’a eu d’autre choix que de remettre à d’autres lunes ses velléités visant à donner une coloration politique à la gestion des différentes structures publiques de la Commune.
Le comité sortant de l’ASACOFA, vieux de 25 ans, parce qu’aux affaires depuis l’époque à laquelle Faladié partageait le même centre de santé avec Banakabougou (sous l’appellation de ASACOBAFA), devrait rendre le tablier le 16 septembre 2016. Mais, cela n’a pas été le cas. Et le nouveau Maire, Alou Coulibaly, un élu de l’URD, a trouvé en cette fin de mandat de l’ancien comité une occasion pour hisser l’Union pour la République et la Démocratie là où il ne manque pas de convoitise. Il commence, dès lors, par dérouler un plan stratégique dans lequel il s’appuie sur Fousseini Diawara, un Universitaire en retraite, cadre de l’URD mais très peu connu du quartier.
Tout allait bien comme sur des roulettes pour que ce Fousseini Diawara s’adjuge la présidence de ce fameux comité de gestion par lequel le Maire Alou Coulibaly entendait ainsi gagner une mainmise de son parti politique sur toute la Commune VI puisque la gestion de l’ASACOFA n’était pas le seul centre d’intérêt de son plan ; il lorgnait aussi les instances dirigeantes des marchés et autres centres de santé aussi bien de Faladié que d’autres quartiers de la commune. Mais c’est sans compter sur la bravoure des jeunes de l’association Benso, déterminés à en finir avec la vieille équipe sortante dont certains membres sont de mèche avec le Maire dans l’optique de pouvoir rempiler. C’est le cas, notamment, de Fousseini Kéïta, le Vice-président du Bureau sortant qui cherchait à tous prix à conserver sa mangeoire par ses accointances avec le Maire et le Procureur de la Commune VI. Benso, disposant de toutes les cartes en main, a fait sortir ce dernier de ses gongs en mettant à nus ses dessous relatifs à l’usage personnel qu’il a eu à faire des deniers publics de la commune. Pris pour responsable de la disparition de 20 millions de francs CFA des caisses du comité sortant ; une responsabilisation que Benso a véhiculée par des affiches à travers le quartier, Fousseini Kéïta est allé saisir le Procureur avec l’espoir que celui-ci trancherait en sa faveur pour ainsi écarter la liste de Benso de la course au trésor. Peine perdue !
Appelé à la rescousse dans cette affaire qui prenait une autre tournure, le Chef de village de Faladié, censé homologuer les listes à même de gérer ASACOFA, a requis un profil bas auprès du plaignant. Au regard de la marée humaine (plus de 500 jeunes) qui a envahi la cour du Tribunal de la Commune VI, le dimanche dernier, le vieux sage a tranché en défaveur du Maire Alou Coulibaly et de son acolyte Fousseini Kéïta et ce, au nom de la vérité qu’il détenait et au nom de tout ce qui peut advenir comme conséquences fâcheuses si d’aventure des affrontements devraient survenir. Du coup, Benso s’en sort haut les mains et prend désormais les commandes de la gestion de l’ASACOFA ; ceci jusqu’au terme de son mandat au cours duquel le Maire et les sortants désireux de s’éterniser devront se morfondre sur leur insatiabilité démesurée.
Katito WADADA : LE COMBAT