A l’image de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger, qui a connu une double cérémonie de signature, la Conférence d’entente nationale qui a ouvert ses travaux hier, a, elle aussi, toutes les chances de déboucher sur une charte qui sera adoptée à deux reprises. Ouverte malgré tous les appels au report dont elle a fait l’objet de la part de l’opposition et des ex-groupes armés, cette rencontre nationale qui se veut inclusive, devra tenir compte des préoccupations de ses détracteurs d’aujourd’hui s’il advenait que ces derniers revenaient à de meilleurs sentiments pour prendre le train en marche.
Cette éventualité, le Président de la République lui a laissé libre cours hier dans son allocution d’ouverture. «A ceux-là et à tous les autres qui n’auront pu être là, je rappelle que cette Conférence d’Entente Nationale est un train qui démarre. Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette gare peuvent toujours le rattraper à une autre gare, à une autre station. L’essentiel est qu’à l’arrivée, toute la famille soit réunie. Et la dernière gare, le terminus de ce voyage porte le nom : Entente Nationale», a laissé entendre le Président IBK à cette occasion. Cette main tendue aux absents peut ne pas rester sans incidence sur le document attendu au terme des assises.
En effet, il est probable que l’opposition et les ex-groupes armés du Nord, qui ont tous brillé hier par leur absence, décident d’ajouter de l’eau à leur vin de par le minimum de fibre patriotique susceptible de vibrer en eux au son du discours du Chef de l’Etat. Avec un tel cas de figure, la double cérémonie de signature que l’Accord de paix et de réconciliation nationale avait connu, à Alger, en mai 2015, puis à Bamako, en juin de la même année, se retrouverait imitée par la Charte attendue sur l’Unité, la Paix et la Sécurité de notre pays. Une première clôture consacrerait la signature de la majorité présidentielle et ses alliés ayant fait démarrer les travaux, hier lundi, tandis que les retardataires, s’il y en aura, apposeraient leur paraphe lorsque leurs préoccupations auraient été prises en compte.
Katito WADADA : LE COMBAT