jeudi 25 avril 2024
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Communales 2016 : Encore l’achat de la conscience des électeurs

Dimanche, 20 novembre 2016, les électeurs maliens ont pris le chemin des urnes. Ils ont fait leur choix et ont décidé à qui confier la vie de leurs communes.
A qui ces gens ont voté ? A cette personne qui veut être élue pour représenter et servir ses électeurs ou celle qui veut tout simplement chercher le prestige que peut procurer le statut d’élu?
Sous un soleil ardent, d’interminables heures s’égrènent en file indienne,  là où chaque électeur  prend son mal en patience avant de se rendre dans l’isoloir.
Cependant, nombreux sont les citoyens frustrés qui ne se sentent pas concernés et qui ne voient qu’une forme d’hypocrisie dans ces élections. «Trop déçus par les politiciens», ripostent-ils.  Autant affirmer que l’on vote pour des gens auxquels on a confiance.
De toute évidence, cela n’a pas été le cas pour tous les Maliens. Durant la campagne électorale, des jeunes motocyclistes se sont rués sur les pompes d’essence pour se ravitailler au nom de tel candidat ou de tel parti politique.
Au lieu d’assister à une campagne électorale riche en débats d’idées et de discours sur fond de programmes de société réalisables, un moyen accrocheur pour les électeurs, la campagne était truffée  de sons de musique, de boisson, de la bonne bouffe et de slogans creux de sens. La fête était au rendez-vous. Une campagne à la malienne, si on peut le dire ainsi.
Côté corruption électorale, les vieux démons sont de retour. Le traditionnel achat de voix d’électeurs, tel qu’on les a connus depuis tant d’années entre politiciens et citoyens étaient une réalité sur le terrain. L’argent a coulé à flots dans la plupart des bureaux. Cette main plus ou moins discrètement tendue est celle dans laquelle va glisser l’argent sera chargée de « graisser la patte ». Chaque bulletin de vote se vendait à une somme dérisoire de 2.000 francs CFA.
Investir entièrement dans une campagne veut-il dire qu’après la victoire le candidat pourrait faire autant dans son mandat ?  Un engagement difficile à tenir. Car, nous avons entendu maintes fois les élus nous dire : «Que c’est l’argent qui est à la base de leur victoire. Et, de ce fait,  ils ne doivent rien aux populations, pardon, à …». Pauvre Mali !
Pour autant, peut-on blâmer ces élus ? Pas vraiment ; car,  une fois que les électeurs acceptent de l’argent contre leur vote, ils contribuent aux truquages des résultats. Donc, ils sont autant  coupables du désastre que les politiciens.
Dommage ! Car, aujourd’hui, avec les erreurs du passé,  les citoyens auraient dû  avoir une volonté commune de ramer dans le même sens et choisir le meilleur  maire, celui qui, au moins, aura un brin de conscience pour permettre aux habitants de vivre dans les bonnes conditions.
Mais, au finish, qui a une chance d’être élu au Mali, si ce n’est les hommes et les femmes riches aux as, malgré les compétences politiques, morales, diplomatiques dont disposent d’autres candidats?
En un mot,  «transparence, confiance et honnêteté» n’ont pas été mis en exergue dans ces élections municipales de 2016.
«J’aime ma commune, mon peuple». De grâce, ne le dites pas, démontrez-le !
 Neïmatou Naillé Coulibaly

COULIBALY

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