Au moins deux soldats maliens ont été tués mardi, 2 mars 2021 dans une embuscade dans la région de Mopti, dans le centre du pays, où sévissent des groupes djihadistes, selon des sources sécuritaires et un élu local. « Une mission de ravitaillement de la garde nationale basée à Konna, de retour à Sévaré est tombée dans une embuscade.
Encore deux militaires maliens ont été tués. Ce qu’a indiqué l’APF, une source sécuritaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Sévaré, où l’armée dispose d’une importante base, est situé à environ 55 km au sud de Konna. Le « bilan de l’embuscade contre le détachement de Konna est de deux morts, un porté disparu et sept blessés, dont un grave »,a précisé une autre source sécuritaire. « Vers 15 h vers Koumari, sur l’axe Sévaré-Konna, sur la Route nationale 16, il y a eu une attaque contre un convoi des FAMa (forces armées maliennes), il y a eu deux morts sur place et des blessés », a pour sa part indiqué Allaye Barry, un élu de Konna.
Le Mali fait face depuis 2012, suite au déclenchement d’une crise entamée par les groupes armés indépendantiste puis djihadiste dans le nord, un phénomène d’insécurité sans précédent. Cette crise a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises. Les violences se sont propagées vers le centre du pays, qui en est devenu un des principaux foyers, et vers le Burkina Faso et le Niger voisins. Les groupes armés apparus en 2015 dans le centre du Mali ont prospéré sur les anciens antagonismes liés à la terre, entre éleveurs et agriculteurs et entre ethnies, Peuls, Bambaras et Dogons. Ils attaquent tout ce qui reste de représentation de l’État. Ce qui a d’ailleurs favorisé la naissance des « groupes d’autodéfense » communautaires qui sont actuellement accusés d’exactions sur les populations civiles.
Bourama Kéïta LE COMBAT