De par son mode opératoire, l’attaque du péage du village de Sanankoroba qui a fait 3 morts, le lundi dernier, suscite des interrogations sur la nature de ses auteurs. Si, pour l’heure, aucun des Habitants de la localité interrogés n’a pu dire s’il s’agit des bandits armés ou d’un gang terroriste, force est de constater que la piste terroriste est loin d’être à exclure quand on sait que les assaillants ont crié «Allah Akbar !!!» avant de s’éclipser dans la nature.
Un forfait qui accouche d’un bilan non négligeable à savoir 3 civils tués, 4 autres blessés et un butin de plusieurs millions emporté. Ce bilan laisse planer le doute sur l’identité des malfrats (ou assaillants) qui peuvent également chercher à brouiller les pistes avec ce cri de guerre «Dieu est Grand (Allah Akbar)» reconnaissable chez les djihadistes. L’hypothèse d’une attaque anodine orchestrée par de simples bandits armés aurait été prisée au cas où les assaillants se seraient contentés de braquer les agents de l’autorité routière pour ensuite emporter les recettes de la caisse du péage. Là, on aurait des vies sauves et le bilan se limiterait au pécuniaire qu’on imputerait sans risque de se tromper aux désœuvrés nécessiteux avides du gain facile. Mais, en faisant parler la mort avant de faire la fortune de leur macabre mission, les assaillants semblent afficher l’intention d’une part de semer de la psychose dans ce village et, de l’autre, d’envoyer un message à l’endroit de l’autorité de l’Etat puisque rien ne prouve d’ailleurs que ce ne sont pas les Gendarmes censés assurer la protection du péage qui constituaient les premières cibles de l’attaque. Signalons au passage que le seul Gendarme présent sur les lieux au moment de l’attaque a dû prendre la poudre d’escampette pour abandonner les deux agents civils de l’autorité routière et le planton du péage à leur propre triste sort.
Dans l’une comme dans l’autre de ces hypothèses, l’attaque aura assené un coup à l’image de Sanankoroba, un hameau réputé pour son célèbre «Village d’enfants SOS». La faute de ce coup encaissé réside peut-être au niveau du poste de péage qu’il abrite ; une source de recettes annuelles d’environ 14 milliards de francs CFA par an, selon les chiffres de l’autorité routière.
Pour rappel, le poste de péage de Sanankoroba est bien fréquenté ; car, tous les camions en provenance des ports d’Abidjan, de Lomé et du Ghana passent par là. Ce qui fait que ses recettes journalières sont très élevées, d’après une source proche de l’autorité routière.
Katito WADADA : LE COMBAT