Prenant la mesure de la situation, le Mali est en train de tout faire pour doter ses forces armées des moyens de lutte aérienne. Ces armements, pour certains, sont déjà sur le sol malien.
C’est à la veille de la fête de notre Indépendance nationale que la communication autour des armements aériens des Forces Armées du Mali (FAMA) a commencé. Objectif : montrer à la population et à la communauté internationale que le régime fait tout pour doter l’Armée des moyens adéquats. Si cette communication peut avoir des retombées politiques (ce qui est d’ailleurs le but de cette communication) s’est-on demandé si cette façon de faire est-elle la bonne ? Car, la communication autour de pose de premières pierres d’infrastructures n’a pas les mêmes effets que celle autour d’acquisition d’armements. Les Spécialistes sont d’avis que la meilleure stratégie de guerre est, à défaut de surprise, d’être le plus flou possible. Or, en communicant sur les armes acquises et leur nature, nous donnons à l’adversaire toutes les clés pour contrecarrer les plans. Dès lors, il y a lieu de se poser la question de savoir si l’acquisition de ces armes est faite dans une visée purement politique à l’aune de la présidentielle de 2018 ou si c’est pour réellement lutter contre le terrorisme. Car, si on veut se faire «harakiri» on ne s’y prendrait pas autrement.
Le don ronflant de la Russie
En fin de semaine dernière, le Diplomate Russe à Bamako, SE Alexis Douliya, recevait des mains des Responsables du Groupement des Patriotes du Mali (GPM) un lot de pétitions qui porte à plus de huit millions le nombre de signatures recueillies par eux depuis janvier 2016. Cette pétition demande l’implication de la Russie aux côtés du Mali, comme aux premières heures de l’Indépendance nationale pour l’aider à sortir de la crise. Le Diplomate s’est montré très touché par cette demande qui, selon lui, reflète l’âme même du Peuple malien. Il a rassuré le groupement que son acte ne restera pas sans effets escomptés. Au cours de cette cérémonie, pour rassurer de l’excellence des Rapports entre les deux pays, il a annoncé que le sien avait remis deux hélicoptères au nôtre. Cette information, une fois relayée, a acquis l’approbation de nombreux Maliens qui ont salué, à juste titre, ce «don». En communicant sur ce «don», l’Ambassadeur russe à Bamako, Son Excellence Alexis Douliya, mesure le gain de sympathie pour son Peuple plus que toute autre efficacité de cet armement au profit de l’Armée malienne. Une armée se doit d’être «muette» sur son armement. Mais quand les Politiques, pour des fins politico-politiciennes, mettent à nue cette armée, il y a problèmes à craindre.
Rectifier le tir
Koulouba semble avoir compris qu’autour de nos armements il faut beaucoup plus de discrétion. Hier, il était prévu d’amener une quarantaine de journalistes pour assister à la remise officielle d’armements aériens au Chef de l’Etat. Une activité de communication qui a été annulée à la dernière minute et à juste titre. La presse, par différents moyens, peut apprendre l’arrivée d’armements et même en parler souvent. Mais que le régime exhibe le matériel de l’armée pour ensuite espérer en tirer les bénéfices politiques c’est affaiblir l’armée, la conduire à une défaite certaine et, par ricochet, plonger un plus le pays dans la crise. Une crise de laquelle le régime peine à l’en sortir.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT