Depuis plusieurs jours, le Mali est soupçonné de s’engager à signer un accord avec une société privée de défense russe dénommée Wagner. Mais, la signature de ce protocole n’arrangerait pas Paris qui, depuis longtemps, tient à ses intérêts au Mali.
Face à l’insécurité qui continue de faire mal à notre pays, à nos concitoyens, à nos militaires, les FAMas, le président de la transition, colonel Assimi Goïta examinerait-il une possible signature d’un protocole d’accord avec une société privée de défense russe pour en effet former les forces de défense et de sécurité malienne ? Selon des sources proches du dossier, les autorités maliennes seraient en discussion très avancée avec le groupe russe, mais pour l’instant « rien n’est signé. » Mais ne verrait-on pas d’un bon œil la signature de ce protocole d’accord ? Le Chef de la diplomatie française a, devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, averti les autorités maliennes : « Une coopération entre la junte au pouvoir au Mali et la société privée russe Wagner serait incompatible avec le maintien d’une force française dans ce pays. C’est absolument inconciliable avec notre présence. Une intervention d’un groupe de ce type au Mali serait incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali », a dit ce mardi Jean-Yves Le Drian. Selon des sources très proches du dossier, un accord avec Wagner pour un contrat sur le déploiement d’un millier de paramilitaires Russes au Mali sera bientôt trouvé pour former les forces armées (FAMas) et assurer la protection des dirigeants. Le ministre français des Affaires étrangères émet en revanche certaines inquiétudes par rapport aux hommes qui seront choisis si cet accord venait à être signé, en parlant du groupe Wagner : « Ils se sont illustrés dans le passé singulièrement en Syrie, en Centrafrique, par beaucoup avec d’exactions, des prédations, des violations en tous genres (et) ne peuvent pas correspondre à une solution quelconque. En Centrafrique, ça a provoqué une détérioration de la situation sécuritaire », a-t-il affirmé. Toujours devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la ministre des Armées, Florence Parly, de son côté, pense aussi qu’un tel accord serait extrêmement préoccupant et contradictoire avec l’engagement militaire de la France au Sahel depuis huit ans. Si les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent avec tout ce qui a été entrepris depuis des années et tout ce que la France compte entreprendre en soutien des pays du Sahel. Toutes ces menaces finiront-elles peut-être bien à tirer les épines du pied des Maliens dont la plupart espèrent sans aucun doute le départ des troupes françaises de notre sol.
À suivre…
Moriba DIAWARA LE COMBAT