C’est une application créée par un jeune malien informaticien du nom de Bourehima Coulibaly pour améliorer les productions agricoles dans notre pays. C’est un système basé sur des capteurs qui analysent le sol afin de collecter les informations sur les besoins nutritionnels du sol (eaux, température, radiation, lumière, nutriments) en fonction du type de plante cultivé. Le système est pour le moment utilisé par l’Institut d’économie rurale. Pour l’instant, E.Sènè n’est pas encore sur le marché.
E.sènè est née de trois questionnements : Pourquoi l’exode rural augmente d’année en année au Mali ? Pourquoi les agriculteurs maliens effectuent seulement une à deux récoltes par an ? Quelle solution technologique pourrait améliorer leurs conditions de vie ? Cette innovation se fera à travers un fonctionnement automatique du processus de collecte, de traitement des données et de diffusion de l’information météorologique, agricole et végétale. La finalité de cette innovation, c’est une meilleure prise de décision dans la conduite des activités agricoles. Deux tests dans deux champs ont été effectués, un à Gouana et le second à Zougounè.
Mode de fonctionnement : Deux cas de figures se présente dans l’utilisation. «Le premier cas de figure, c’est lorsqu’on se retrouve dans un champ avec un système d’irrigation. On implante les capteurs dans différentes parties du champ, et chaque capteur va collecter le besoin réel en eau et en fertilisant du type de culture. Ainsi, les capteurs transmettent ces informations à un boitier principal connecté à une pompe à eau submersible. Et le boitier fait un calcul de ratio et active la pompe en fonction des données reçues, distribue l’eau et les fertilisants aux cultures de façon autonome. Le second cas c’est dans un champ sans un système d’irrigation. Dans ce cas, l’outil est utilisé comme aide à la prise de décision. Les capteurs d’envoient les informations au boitier qui contrôle la pompe, envoie les infos sur un serveur, à travers lequel les agriculteurs peuvent avoir accès aux données. Avec ce processus, l’agriculteur saura ainsi quels sont les produits chimiques, les engrais organiques ou la composition de l’engrais, ainsi que la quantité d’eau qu’il faut pour son champ, grâce à un serveur vocal, l’agriculteur a accès à toutes ces informations en appelant et cela dans toutes les langues au Mali, il recevra des donnés en fonction des besoins de son champ en eau et fertilisants.L’agriculture est un vecteur de croissance durable et solidaire, ainsi que le socle d’un système essentiel pour assurer une alimentation nutritive, sûre et accessible à tous. Ce secteur est d’abord un moteur de la création d’emplois. Il n’en reste pas moins que ce secteur connaît des difficultés croissantes dans notre pays. En dépit de progrès notables ces dernières années. La productivité est sujette à beaucoup d’aléas. À cela s’ajoutent les changements climatiques qui, en s’amplifiant, mettront en péril les cultures et la production animale. Sans stratégies d’adaptation, la production pourrait chuter. Si l’extension des terres cultivées a permis d’accroître considérablement la production agricole par le passé, elle s’est opérée au détriment de l’environnement. Il faudra, à l’avenir, intensifier la production agricole de manière durable et dans le respect de l’environnement.
À l’évidence, continuer à faire de l’agriculture comme avant n’est pas la solution de demain. Bien d’autres innovations se profilent à l’horizon. La transformation de l’agriculture par les nouvelles technologies est déjà à l’œuvre, aux quatre coins de l’Afrique, et de la ferme à l’assiette. Avec l’augmentation de la population et la raréfaction des ressources naturelles, ce secteur doit mettre à profit les nouvelles technologies pour demeurer compétitif.
Mahamadou YATTARA INFO SEPT