samedi 23 novembre 2024
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RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD : IBK accuse, la CMA récuse

Sur la chaine de télévision qatarienne Al Jazeera à laquelle il a récemment accordé un entretien de 50 minutes, le président de la République IBK a mis en cause la bonne foi des groupes dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix qui, deux ans après sa signature, peine à porter ses fruits. Des accusations jugées « infondées » par des leaders des groupes armés dont ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

« … Dieu sait que cet accord n’a pas été signé sans la présence d’observateurs, sans leur implication. Il y a un comité de suivi de l’accord et tout le monde convient aujourd’hui des efforts que le gouvernement du Mali fait quotidiennement pour la mise en œuvre de l’accord. Tout le monde sait à qui est imputable le retard constaté çà et là. Quand on demande des listes pour les patrouilles mixtes, quand on demande des noms pour mettre en place tel ou tel organisme d’accord parties, les groupes (armés) trainent les pieds pour donner ces listes. Et ils ne sont pas souvent d’accord entre eux. Cela est constant, patent et avéré… » Ainsi parlait le président IBK dans un entretien à Al Jazeera.
La question à lui adressée avait trait au retard accusé dans la mise de l’accord. Selon l’interlocuteur d’IBK, les groupes armés « accusent le gouvernement du Mali de n’avoir pas respecté l’accord ». Réponse au quart de tour : « Vous savez, dans la mise en œuvre d’un accord, il y a souvent ces genres de divergences qui interviennent. Dieu sait que cet accord n’a pas été signé sans la présence d’observateurs, sans leur implication », a répondu le chef de l’Etat.
Pareilles accusations, IBK n’est pas le seul à les faire ! L’opinion publique malienne dans sa majorité met en doute la bonne foi les groupes armés signataires de l’accord dans la mise en œuvre. D’aucuns les accusent même d’être de connivence avec les groupes terroristes dans le septentrion malien.
Pour Ilad Ag Mohamed, toutes ces accusations sont « infondées » : « Nous avons été surpris par le comportement de ceux qui sont en train d’accuser la CMA aujourd’hui d’un blocage, il y a une lenteur dans la mise œuvre de l’accord, certes, mais on ne pas parler de blocage, ça ne fait pas bonne presse », a déclaré ce début de semaine lors d’un point de presse celui qui se dit être le porte-parole de la CMA. Pour ceux qui ont fait cette accusation, « commencent à comprendre que c’était une erreur ! »
Ceux qui ont fait cette accusation ? Il s’agit aussi de l’Algérien Ahmed Boutache, le président du comité de suivi de l’accord qui, dans une lettre ouverte, a récemment vilipendé la CMA en l’accusant « d’être à l’origine des blocages dans la mise de l’accord de paix ». « Un cheveu dans la soupe », selon le porte-parole de la CMA : « Je crois que le président du comité de suivi de l’accord est homme déphasé, pendant qu’il écrivait sa lettre, il était à Alger et on était à la libération du camp », a déclaré Ilad Ag Mohamed.
« La libération du camp (de Kidal) » est l’une des recommandations fortes formulées par Ahmed Boutache dans sa lettre à l’adresse de la CMA qu’il accuse aussi « de manœuvres politiciennes aux desseins inavoués ». En réponse à cette doléance d’Ahmed Boutache, le porte-parole de la CMA souligne que la libération du camp de Kidal nécessite des étapes techniques et l’élaboration en cours de plans d’actions.
Djibril Samaké LA SIRENE

Djibril Coulibaly

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