Il y a moins d’une semaine, l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) pointaient un brûlot dans lequel les soldats maliens étaient presque assimilés à des tueurs en séries sur le terrain. A côté de leurs documents, la MINUSMA avait elle aussi saisi le Département des Droits de l’Homme et de la reforme de l’Etat sur des cas de violations des Droits de l’Homme avec des chiffres précis à la clé. Ces accusations n’ont pas laissé de marbre le Ministre des Droits de l’Homme, lui même Avocat et Défenseur des Droits de l’Homme reconnu à travers le monde. Hier, en Conseil des Ministre, il a fait une communication verbale sur la question. Le soir, au Secrétariat Général du Gouvernement, il était en face des hommes et femmes des médias pour dire à l’opinion nationale et internationale que le Mali, en tant qu’Etat de Droits, ayant tout un Département dédié à la cause ne saurait recevoir de leçons de qui que ce soit.
Le insister des Droits de l’Homme et de la reforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo a présenté, hier mercredi 17 mai, en Conseil des Ministres, une communication verbale relative à des violations des Droits de l’Homme dont le Mali fait l’objet de la part de la FIDH et de la MINUSMA. Le document de la MINUSMA signalait 75 cas de violations et d’abus de Droits de l’Homme entre le 1er janvier et le 31 Mars 2017 qui auraient été perpétrées dans le District de Bamako, à Gao, Tombouctou, Ménaka, Kidal, Kayes, Ségou, Mopti et Taoudéni. Ces actes concernent des détentions arbitraires, des traitements inhumains y compris, dans les lieux de détention; les exécutions extra judiciaires, des viols, usages excessifs de la force, etc. Selon le Ministre Tapo, ce Rapport indique que les violations ont été commises par la Gendarmerie, la Police, les FAMA, la force Barkhane, le GATIA, la CMA, AQMI, Ançar dine, etc. «La communication visait, donc, à montrer au Gouvernement l’attachement et le respect absolu aux droits humains au Mali », a dit le Ministre. La preuve, selon lui, est la création d’un Département dédié aux Droits de l’Homme. «Ce Ministère n’est pas dédié à masquer quoi que ce soit ; au contraire, il vise à jouer la transparence absolue ». En tant que Ministre en charge de la Réforme de l’Etat, il dit avoir réuni les organisations en charge des Droits de l’Homme au Mali pour leur dire « qu’il faut aussi qu’elles reforment leurs approches des Droits humains; il ne s’agit pas seulement de jeter n’importe qu’elle information qui ne soit pas documentée qui ne soit pas justifiée pour salir l’Etat pour accabler les autorités malgré tous les efforts consentis». Le texte sur la déontologie et l’éthique des surveillants de prisons a été présenté par son collègue de la Justice il y a deux semaines en Conseil des Ministres, signe selon lui que le Mali est à cheval sur le respect des Droits humains. Un combat qui doit être soutenu par tous les acteurs œuvrant dans le domaine. «Nous ne tomberons jamais dans les travers de ces terroristes qui cherchent à faire de nous des terroristes », a craché le Ministre. Suite aux dénonciations qui auraient été faites sur la chaîne française France 24, le ministre invite les journalistes à venir à la source pour recueillir les bonnes informations.
Sur le dernier Rapport de l’AMDH, Me Tapo dira qu’il est facile d’accabler les forces de l’ordre qui risquent leur vie. S’il est vrai qu’ils doivent respecter les droits de l’Homme, ils sont aussi des humains dont-il faut respecter les droits ; car, en tant de crise, ils sont aussi des victimes, a dit le Ministre. Selon lui, la défense des Droits de l’Homme «va de paire avec une certaine responsabilité, il faut, donc, que ces organisations soient responsables, ça veut dire beaucoup de choses». «Le Gouvernement du Mali n’a pas de leçons de Droit de l’Homme à recevoir », insiste-t-il. Il conclura en disant que le Mali ne tombera pas dans les manipulations qui se trouvent derrière certaines accusations gratuites.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT