Le service des transmissions et des télécommunications de la Police nationale, en collaboration avec ONU- Femmes, tient, depuis hier, lundi 13 mars, un atelier pour faire le bilan du projet numéro vert 80333. L’objectif principal de l’atelier est de faire le récapitulatif des acquis du projet et mettre à la connaissance des autorités de la sécurité nationale les recommandations issues des différents ateliers de renforcement des capacités des forces de l’ordre, organisés dans le cadre du projet.
Pour l’année 2016, le nombre d’appels reçus est environ 1600. Ce qui est jugé peu suffisant pour le Directeur Général de la Police nationale. Cela, à cause du contexte actuel du pays. La rencontre de deux jours est abritée par l’école nationale de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye.
Le système national de répression des violences faites aux femmes et aux filles reste précaire. En l’absence d’une loi interdisant pratiquement ce phénomène dont les femmes et les jeunes filles sont fréquemment victimes, force est de constater que l’assistance accordée aux femmes et filles survivantes des violences basées sur le genre (VBG) reste très limitée. Sur un total de 2164 cas de VBG rapportés en 2016, les 25% et 26% des survivantes n’ont bénéficié d’aucune aide en matière de réinsertion socio-économique et d’hébergement en des lieux et endroits sûrs. Cela, du fait de l’indisponibilité de ces services. Aussi les 57% et 62% des survivantes n’ont reçu aucune assistance juridique et n’ont pas pu accéder aux services de sécurité et de protection.
C’est dans ce cadre que le numéro vert 80333 est mis en place pour ainsi faciliter la dénonciation et la déclaration des cas de VBG ainsi que l’orientation des survivantes.
Pour l’année 2016, ce sont environ 1600 appels qui ont été reçus par le service du numéro vert 80333, des chiffres jugés insuffisants, selon le DG de la Police nationale, le Contrôleur Général Moussa Ag Infahi. Ce, en tenant compte du contexte actuel du pays et des phénomènes qui s’y passent.
Pour cet atelier de deux jours, il s’agirait, donc, de sensibiliser les populations et surtout les femmes en leur rappelant le numéro vert sur lequel elles doivent appeler en cas de problèmes.
En réponse des difficultés que le Mali traverse, l’ONU-Femmes, en partenariat avec le Gouvernement, à travers les Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille ; de la Sécurité et de la Protection civile ; de la Défense et des Anciens Combattants et celui de la Justice et des Droits de l’Homme ainsi que les organisations de la société civile dans les différentes Régions du Mali assurent la mise en œuvre des projets et programmes pour la prévention et la prise en charge holistique des victimes de ces cas de violences au Mali. Ce qui explique d’ailleurs la mise en place des unités de prise en charge et des centres d’accueil et d’hébergement et des cliniques juridiques à différents niveaux. «Désormais, elles ont à qui s’adresser ; elles seront bien accueillies dans nos services ; bien orientées vers les services compétents», dit Moussa Ag Infahi, le Directeur Général de la Police nationale.
Pour rappel, le numéro vert 80333 est fonctionnel à Bamako et dans les Régions de Sikasso, Mopti, Gao et Tombouctou.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT