Décidément, c’est le tourbillon, une véritable fronde sociale qui s’instaure dans la ville de Gao. Des mouvements et associations de jeunes et femmes de la Cité des Askia décident de fermer toutes les structures d’Etat et des ONG jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications anciennes et récentes.
Les populations de Gao ne décolèrent pas. La situation de révolte se généralise après le ton donné par les combattants de la CMFPR2, érigée en un front anti autorités intérimaires. L’objectif étant d’obtenir la satisfaction de certaines doléances faites par eux auprès de l’Etat malien dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie de tous. En fait, il s’agit de monter la pression jusqu’à la satisfaction entière des besoins exprimés. Si avant-hier, ce sont les combattants de la CMFPR2 avaient pris en otage les Bureaux du Conseil municipal, aujourd’hui la société civile de la Région s’engage sur le front avec une ferme décision d’aller jusqu’au bout dans leurs démarche revendicatives.
La CMA n’a pas le monopole des revendications
«Les mouvements et associations des jeunes et des femmes de Gao ont décidé que, dès aujourd’hui, de fermer tous les services de l’Etat et des ONG à Gao. Cela, jusqu’à la satisfaction de toutes leurs revendications anciennes et récentes», nous ont alerté des sources concordantes et dignes de foi.
Ces revendications portent sur, entre autres, l’intégration des contractuels et les volontaires de l’hôpital de Gao pendant la crise, le respect de l’Accord de juillet entre le Gouvernement et la jeunesse de Gao ; l’intégration des jeunes de la Région dans l’armée sans condition de fournir une arme ; le rejet d’installation des autorités intérimaires ; leur prise en compte dans le processus de l’Accord ; le dédommagement des victimes de la crise de 2012.
C’est dire que cette fronde sociale dérive de la situation de «poudrière» qui persistait dans la Région dans le cadre de la gestion poste crise. Ces populations se sont toujours senties muselées et marginalisées par les autorités compétentes et la Communauté internationale dans la gestion du processus de paix et de réconciliation nationale. Donc, n’étaient restées à la quête de l’occasion pour se faire entendre.
Ainsi, cette révolte des combattants de la CMFPR2 pourrait mettre l’étincelle à cette « poudrière ».
« Il revient aux autorités compétentes de jouer franc et d’assumer leurs responsabilités pour mettre fin à ces genres de jeux troubles qui pourraient se généraliser sur d’autres parties du territoire national. Car, le Peuple n’est que trop fatigué de cette politique de deux poids, deux mesures érigée en système. Ce qui prouve que la CMA n’a pas le monopole du blocage du processus de paix », manifeste un responsable de la société civile de Gao joint par nos soins.
Oumar Diakité : LE COMBAT