Le monde de la justice est au-devant de la scène. La grève des Magistrats et des contradictions y découlant livrent perplexes. Salaires, revenus, ascenseur social, marché de l’emploi. La perception des Maliens est à chaque fois bien plus noire que la réalité. Les Juges ne sont pas au bas de l’échelle des salaires. La pression autour de leurs prétentions salariales cache une autre réalité du côté des populations : le fond noir du tableau est la corruption ?
On le sait, on l’entend, on se le répète, on le constate en disant «mais dites-moi, donc, les Juges ne sont pas les mal lotis de la maison des fonctionnarisâmes». Leur indice plaide peureux. Pourquoi sont-ils devenus d’incurables anxieux jusqu’à déclencher une grève illimité ? Ils cultivent aujourd’hui la nostalgie d’un âge d’or et entretiennent la rengaine de ‘’ce pourrait être mieux’’. Avec cette grève, ils se replient sur eux-mêmes et se précipitent avec délectation sur leurs syndicats (ils sont au nombre de 2) qui osent ‘’ brocarder’’ leurs revendications.
Les 31 milliards de francs CFA soit-il embarrassants ?
Il y a un fossé entre réalité objective et perception subjective : ceux qui ont récemment demi M. KONE à la tête du SAM restent circonspects. Ils n’ont jamais demandé, disent-ils du moins, une augmentation de 60%. Non, ils veulent une hausse de 25% pour 2017 et une hausse de 50% en 2018. Selon nos calculs, le pagnote pourrait s’élever à 31 milliards de francs CFA à débourser pour le cause. Si ce n’est pas la mer à boire, il faut se regarder dans le fond des yeux pour mesurer tout le manque à gagner qu’on tirait des faits corruptibles. La débrouillardise ayant pignon sur rue. Mais et si on leur demandait de faire le tri entre la réalité et la fonction, entre un minimum de rationalité et un maximum de fantasme ? Nombreux propos plongent au cœur d’un malaise pour tenter d’en comprendre les ressorts. Le digne strict est réunissant. Le décalage entre la situation effective et l’évolution précise de notre société, l’action réelle de l’Etat renfloueur, nous y voilà. Et les institutions d’une part et la perception qu’en ont les Maliens, d’autre part, est aussi spectaculaire.
L’Etat employeur doit craindre….
Pour la dire, la réalité ne fait plus rien. Prenez la question des inégalités de traitement et des inégalités sociales. Les inégalités de revenus se creusent. Nos Juges appartiennent-ils à la classe moyenne, populaire ou défavorisée ? La question du classement social est dans les esprits. Elle grignote chaque année un peu de terrain. Si la progression de niveau de vie est réelle ou pas, est ce que les trajectoires sociales ascendantes sont-ils plus nombreux ou pas que les trajectoires des descendantes ? Les revendications ou prétentions salariales des Hommes du Droit ouvrent une brèche. L’Etat employeur doit craindre le syndrome de la boite de Pandore. L’impression que ces revendiquas des Magistrats et qui caresse dans le sens du poil, le féminisme des autres fonctionnaires de l’Etat est là.
KONE : LE COMBAT