Madame le gouverneur du district de Bamako, Ami Kane devra redoubler d’effort pour assainir son département. Je rappelle que la création des associations date du 1er juillet 1901 en République de France.
Notre pays fidèle à sa tradition du copier-coller du modèle occidental en a fait pareil en adoptant identiquement la loi n°04038 du 5 août 2004 relative aux associations en République du Mali.
La France, qui est à l’origine de la réforme et non moins le modèle de référence, la création de structure associative, n’est soumise qu’à un simple régime de déclaration auprès des services compétents de la préfecture.
Ce pays a vite compris que les associations représentent des opportunités de création d’emplois à tous les niveaux puisqu’elles constituent des facteurs de développement à la base. Ce pays ne met pas de bâton dans les roues de quiconque de ces acteurs du développement. Pour leur simplifier la tâche, la préfecture octroie le récépissé dans les jours, voire les semaines qui suivent le dépôt desdits documents juste après publication dans le Journal officiel.
Par contre vouloir créer une association en terre malienne et singulièrement à Bamako relève du parcours du combattant. Pour créer une association en France, les fondateurs passent par un guichet unique à la différence de Bamako où le marathon ne fait que commencer. D’abord, il faut passer à la case départ à la mairie pour légaliser le fameux document de création.
Ensuite muni dudit document cacheté, il faudra impérativement rejoindre le gouvernorat du district de Bamako pour le déposer en formulant une demande d’obtention du récépissé à Madame le gouverneur. Là débute une longue patience vouée à la relecture que même les agents du district ne peuvent pas vous dire quand finira le calvaire.
L’appréciation de l’agent se fait souvent à la tête du client ou à l’efficacité de son réseau d’appartenance. Une fois sortis de ce gouffre, les dossiers sont transmis aux services de police pour des besoins d’enquête de moralité auxquels quelques responsables de l’association triés sur le volet vont se soumettre dans un commissariat de la place. Là encore le commissaire réalise un rapport acheminé droit à la direction nationale de la police, située non loin du marché Dibida. Une nouvelle séance de relecture prend place qui prendra le temps qu’il faut.
Cette lenteur administrative épatante a bel et bien une signification secrète. Cela veut tout simplement dire que dans toutes les structures où les dossiers trainent est un signe de démonstration du manque criard de personnel qualifié. Au-delà, c’est la preuve irréfutable d’un blocage animé par la mauvaise foi.
A ce compte, Madame le gouverneur du district de Bamako ferait mieux de recruter du personnel compétent dans sa structure pour amoindrir la lourdeur administrative et ramener les Maliens à de meilleurs sentiments. La file des jeunes diplômés sans emploi se rallonge inexorablement. Dans ce sens, Ami Kane ferait mieux d’en recruter pour parer au manque.
Il est bon à rappeler qu’une des méthodes prisées par une majorité de fonctionnaire reste que le premier venu pour des besoins de document administratif mette la main à la poche. Sur ce coup, le récépissé atterrit dans un plus bref délai. A ce train, où va le Mali ?
Dougoufana Kéita LA SIRENE
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