La Fédération malienne de football (Fémafoot) a tenu le 27 octobre 2016 sa 45e assemblée générale ordinaire (AGO). Si ces assises sont conformes aux statuts de cette organisation, ils sont nombreux les délégués qui avouent avoir été mis mal à l’aise par certaines parties des résolutions qui ont sanctionné cette AGO. Pour la circonstance, la Fémafoot a cru bon de déclarer la guerre au ministre des Sports. Ce qui confirme que nous nous avons toujours pensé et défendu : le président de la Fédération n’a aucun intérêt à ce que prenne fin la crise qui secoue le football malien depuis janvier 2012.
Que des conclusions issues des travaux soient des actions constructives pour le bonheur du football malien ! Tel était le souhait explicitement exprimé par le représentant du Comité national olympique et sportifs du Mali (Cnosm) à l’ouverture de la 45e Assemblée générale ordinaire de la Fédération malienne de football (Fémafoot).
Un vœu pieux parce que les principaux responsables de la Fémafoot ne semblent pas être dans les dispositions pour créer un climat propice au développement de notre sport-roi. La preuve, ce sont ces résolutions « imposées » aux participants et qui ne manqueront pas de mettre du feu aux poudres.
Le président du comité exécutif avait annoncé la couleur depuis la cérémonie d’ouverture en dénonçant des pratiques qui nuisent à l’essor du football malien comme « la tendance à la fermeture des stades de compétition en pleine saison pour des raisons très souvent extra-sportives ou sans aucune motivation ; le refus par la tutelle d’assumer certaines charges pourtant lui incombant du fait de sa fonction instrumentale ».
Et curieusement, ce sont ces griefs qui constitueront l’essence des résolutions qui ont sanctionné cette 45e AGO de la Fémafoot.
Dans cette résolution, les participants dénoncent « la prise de position sans équivoque du ministre des Sports en faveur d’une minorité de responsables matérialisée par différentes missions à la Fifa et à la Caf ».
Il est aussi reproché au ministre des Sports, « la décision spectaculaire et intentionnée » de fermer les stades aux footballeurs de la République avec « l’intention préméditée » d’anéantir la pratique du football en République du Mali afin de tenir l’actuel comité exécutif dans sa « mission » (???) de développement de notre sport roi.
Ainsi, l’assemblée générale a recommandé que le ministre des Sports arrête de « descendre dans l’arène et de reprendre toute sa place ; l’ouverture sans délai et sans condition de tous les stades pour permettre au comité exécutif d’effectuer sereinement sa mission ; la prise en charge entière du département des quatre clubs engagés dans les compétitions africaines conformément à l’esprit du décret 215 ; l’arrêt de toute action subversive orchestrée par la branche politique du département des Sports pour nuire aux actions salvatrices du CE ».
En un mot, la Fédération rejette sur le département des Sports toute la responsabilité de la crise qui secoue le football malien depuis cette fameuse assemblée générale tenue le 10 janvier 2015. Une rencontre qui n’était pas organisée par le cabinet du ministre ni par ses services compétents.
L’AGO exige le financement des clubs engagés au nom du décret 215 qui gère la pratique sportive en République du Mali. Mais, nous n’y trouvons aucune disposition contraignante en la matière, surtout en ce qui concerne les clubs. Et c’est ce texte qui autorise aussi le ministre de tutelle à fermer les stades à une discipline dont la pratique devient source de tension sociale, donc facteur d’insécurité et de déstabilisation pour le pays. Les champs de courses ont été ainsi fermés aux courses hippiques le temps que l’hippisme malien retrouve toute sa sérénité autour d’un bureau consensuel.
Et au lieu de se focaliser sur le décret 215, pourquoi le président de l’actuel CE n’expliquerait pas au public sportif l’usage fait des ristournes des compétitions africaines et internationales auxquelles nos sélections nationales et clubs ont participé ces dernières années ? La semaine dernière seulement, la presse faisait cas d’un trou de 450 millions de F CFA sur 750 millions alloués au Mali par la Fifa comme subventions sur l’exercice 2014-2015.
Récemment à Lomé (Togo), en marge de son Tournoi de football, l’Uémoa a accordé 50 millions de F CFA de subvention à chacun des pays de la zone qualifiés pour la Can « Gabon-2017 ». Et nous avons récemment appris que sur ces 50 millions, le président a engagé 44 millions dans la préparation de quelques jours au Maroc dont il a été le seul à négocier le contrat. La transparence attendra !
Et le comble de tout cela est que ces résolutions va-t’en guerre contre le département ont été lues en présence de la représentante du ministre des Sports (directrice régionale des sports de Bamako) qui n’a eu d’autres réactions que de se déclarer « satisfaite » du déroulement des travaux et de promettre de faire le compte rendu à qui de droit.
Il est aujourd’hui clair que les responsables de la Fémafoot n’ont visiblement aucun intérêt à voir cette crise prendre fin avant la prochaine Assemblée générale élective prévue au dernier trimestre de cette année. Et tous les moyens semblent bons à cette fin.
Hamady Tamba LE REFLET