samedi 23 novembre 2024
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Lutte contre le terrorisme au Mali : Les autorités désormais en face d’un dilemme

Négocier avec les groupes terroristes encore opérationnels à l’échelle nationale ou leur déclarer une véritable razzia ; tel se présente le dilemme auquel les décideurs de notre pays font actuellement face avec la nouvelle recrudescence des attaques terroristes. L’attaque perpétrée contre la localité de Banamba, le lundi dernier, étant différente de toutes les précédentes de par l’objectif qui lui était assigné, celui de libérer des prisonniers djihadistes, ses auteurs annoncent ainsi les couleurs d’une nouvelle forme de leur guérilla. Toute chose qui constitue un tournant décisif pour le gouvernement malien.

En effet, la nouvelle forme que semble prendre le terrorisme qui perdure sur l’ensemble du territoire malien, a été confirmée par le groupe Ançar-dine lorsque celui-ci atteste par le truchement de ‘’Misri’’, un journal mauritanien proche du groupe d’Iyad Ag Ghaly, qu’il ira délivrer tous ses membres en détention partout où ils se trouvent au Mali. « Ançar-dine ira libérer tous ses combattants en détention », a promis un Chef du groupe djihadiste dans ce journal, a-t-on appris. Ce même Chef djihadiste a cité l’attaque de Banamba comme le lancement de cette nouvelle croisade. Toujours dans les colonnes de ‘’Misri’’, l’acolyte d’Iyad Ag Ghaly a appelé les pays engagés au Mali à retirer leurs troupes de la MINUSMA comme le Tchad «qui a rappelé la moitié de ses soldats» au Mali et le Burkina Faso qui étudierait un éventuel rapatriement de ses effectifs. Quant aux pays qui maintiendront leurs forces au sein de la MINUSMA, le Chef djihadiste menace de leur exporter la guerre.

Il s’agit là d’une menace à prendre au sérieux aussi bien du côté de Koulouba que de celui des pays engagés pour la paix au Mali, quand on sait que la perspective de la libération des prisonniers doit être comprise par l’idée d’un remembrement pour la reconstitution d’une meilleure force de frappe. Et, pour qui sait que  l’une des exigences de ces terroristes peut  être leur prise en compte dans le processus de paix en cours dans notre pays, il serait possible que l’on s’achemine vers des négociations qui réuniraient les acteurs de juin 2015 avec la bande à Iyad Ag Ghaly. A cette plausible table ronde, il serait question soit que les épris de la paix au Mali laissent libre cours aux terroristes de disposer d’un territoire dans le septentrion du pays afin d’en faire un sanctuaire des trafics de tous genres ; soit que l’accord d’Alger soit retouché pour inclure le groupe Ançar-dine dans les instances administratives régionales. Si cette dernière option semble moins avantageuse pour les terroristes en ce sens qu’ils y trouveront moins à y gagner en termes de dividendes de la paix, la première doit être leur véritable credo parce que nul n’ignore que le trafic d’armes et de drogue correspond mieux aux sources de revenus des gens habitués aux planques dans le désert. Dans l’un comme dans l’autre cas, Bamako, les cosignataires de l’accord de paix et la communauté internationale se devront de composer avec les forces du mal malgré eux pour avoir un sommeil tranquille qui sera toutefois hanté par les pertes en vies humaines déjà concédées. Le cas échéant les condamnerait à dépasser la forme actuelle de défense et de sécurité du territoire national pour passer à une véritable offensive devant venir complètement à bout d’Ançar-dine, d’Almourabitoune et consorts. L’heure a sonné pour un choix dans ce dilemme; car, la force française Barkhane et la MINUSMA, dans leur mission, n’ont pu couper la tête au serpent terrorisme qui sévit au Mali. Cette dernière menace de libération des détenus djihadistes via des attaques à venir en dit long.

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