L’événement politique majeur de la semaine dernière fut la tenue du quatrième congrès du Rassemblement Pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir. Des assises sanctionnées par la mise en place d’une nouvelle direction, forte de plus de 80 membres. Un véritable melting-pot de personnages opportuns, inopportuns et opportunistes. Certes, l’on doit saluer la sérénité qui a sanctionné la mise en place de cette direction du RPM, pilotée par le secrétaire général sortant, le docteur Bocar Tréta. Cependant, force est d’admettre que la composition de cette instance dirigeante du parti au pouvoir a laissé plus d’un sur sa faim.
S’il s’agissait de mettre en place une équipe de campagne pour faire réélire le président IBK en 2018, les Tisserands devaient se donner les moyens de sortir de ce congrès avec une véritable machine de guerre électorale. Cela, avec un bureau politique composé de toutes les composantes du pouvoir, toutes ces ressources humaines qui gravitent autour du pouvoir, les leaders de ces partis satellitaires dont les formations politiques devraient se fondre dans le grand Rassemblement Pour le Mali. D’autre part, les responsables du RPM avaient l’obligation de mettre dans les rangs du parti, la forte composante de ces hommes politiques, relevant, selon certains, de la ‘’famille d’abord’’ ?
A ce niveau, l’on doit saluer l’intégration du ministre Hamadoun Konaté dans le bureau politique national avec le poste de 1er secrétaire politique (pour une première expérience) et dans une certaine mesure de l’ancien ministre Mahamadou Camara, qui constitue une voix importante des générations issues de la diaspora malienne. En outre, d’autres, de l’entourage proche du président de la République auraient dû apparaître sur la liste de ce BPN, notamment le député Karim Kéita.
La troisième insuffisance de ce BPN relève de l’absence en son sein de certaines têtes de prou du régime : l’actuel président de la Haute Cour de Justice, l’honorable Abdrahamane Niang, le ministre de l’Energie sortant, Frankaly Kéita et certains anciens Tisserands, comme Hari Makan Kéita, Mme Kéita Rokhiatou N’Diaye, Toumany Djimé Diallo et bien d’autres.
De ce fait, il n’est pas exagéré d’affirmer que le quatrième congrès du RPM a accouché d’un bureau semi-consistant. Un groupe qui ne donne pas l’image d’une équipe homogène, renforcée et multidimensionnelle. Il s’agit en gros, du groupe d’amis du président élu. Ceux qui ont toujours privilégié l’appartenance au RPM originel, qui n’ont jamais contrarié le docteur Tréta. Les dirigeants du RPM avaient toutes les cartes en main pour doter le pouvoir d’une force politique novatrice, structurée avec des hommes et femmes capables d’élever les ambitions politiques dans la légitimité la plus requise. Avec un tel conglomérat politique, il n’est pas exclu d’assister bientôt au retour des adversités entre les différentes couches qui composent le pouvoir : les Tisserands, la famille et les alliés politiques. Or chacune de ses composantes pourrait jouer un rôle important dans le défi projeté pour 2018.
Ce nouveau bureau donne la confirmation que le calumet de paix a été fumé entre les prétendants au poste du président, mais ne configure point l’idéal nourri : rassembler tous à la cause du président IBK. Il sied donc d’aller chercher les autres.
Moustapha Diawara LE SURSAUT | lecombat.fr
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