Les ministres en charge du Commerce des 4 pays co-auteurs (Bénin, Burkina-Faso, Mali et Tchad) de l’initiative sectorielle en faveur du coton de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) étaient réunis en session ordinaire à Bamako du 26 au 28 octobre 2016. A l’issue de la rencontre, une déclaration, dite de Bamako a été adoptée par les participants pour la promotion de la production, de la transformation et de la commercialisation du coton et de ses produits dérivés. Et cela, conformément au volet développement de la décision de la CM10 sur le coton. Les ministres ont, dans cette déclaration, exprimé leur disponibilité à poursuivre les réformes en cours dans le secteur du coton dans ces différents pays à savoir au Bénin, au Burkina-Faso, au Mali et au Tchad.
Le coton joue un rôle vital dans le développement de plusieurs pays africains, notamment en Afrique de l’ouest et du centre. Ainsi, depuis 1980, la production de coton et les exportations en provenance de cette région ne cessent de croitre, se situant entre 8 et 12 % du PIB. Les recettes d’exportation de ces pays tirées du coton représentent environ 40% et concernent directement plus de 10 millions de personnes dans cette région. Naturellement compétitif, le coton africain souffre néanmoins des effets des subventions accordées par certains pays développés et en développement et ayant pour conséquence de faire baisser les prix sur le marché international. C’est pour pallier à cette situation que 4 pays d’Afrique de l’ouest et du centre, à savoir le Benin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, touchés par les effets des subventions ont conjointement soumis à l’OMC le 30 avril 2003 une proposition intitulée « réduction de la pauvreté : initiative sectorielle en faveur du coton». C’est la coordination ministérielle issue de cette initiative en faveur du coton qui était réunie à Bamako qui a adopté la « Déclaration ministérielle de Bamako ». Dans cette déclaration qui a sanctionné les travaux de 3 jours de la session ordinaire de coordination du groupe Coton 4 (C4), les ministres en charge du Commerce des 4 pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton se disent «fortement préoccupés par les effets de distorsion que provoquent les soutiens internes, les subventions à l’exportation et toutes autres formes de subventions ayant des effets équivalents, accordées au coton par certains membres de l’OMC. Les ministres du Commerce des 4 pays soulignent les effets de ces pratiques qui altèrent les prix sur le marché mondial du coton, créant par voie de conséquences la paupérisation des millions de populations productrices du coton dans les pays les moins avancés.
Dans cette déclaration, les ministres du C4 lancent un «appel pressant aux membres de l’OMC et en particulier aux pays développés qui accordent des soutiens internes et des subventions qui distordent le marché international, à œuvrer à l’avancement des travaux sur le coton en vue d’atteindre les objectifs fixés sur la question vitale du coton».
Les ministres du Commerce soulignent aussi la nécessité d’observer la cohérence entre les aspects commerce et développement de la question relative au coton à travers notamment la fourniture de l’assistance technique et le renforcement des capacités dans le secteur. Par conséquent, ils invitent les partenaires au développement à appuyer le projet régional, intégrateur et multidimensionnel que constitue, disent-ils, la route du coton. Ils sont pour l’atteinte des objectifs d’élimination totale de toutes les formes de distorsions au commerce international du coton afin d’assurer le développement des filières cotonnières de leurs pays. Ils exhortent leurs partenaires techniques et financiers à contribuer à la réalisation de programmes et projets intégrateurs susceptibles de promouvoir la production, la transformation, et la commercialisation du coton et de ses produits dérivés, conformément au volet développement de la décision ministérielle de l’OMC sur le coton.
Enfin les ministres expriment leur disponibilité à poursuivre les réformes en cours dans le secteur du coton dans leurs différents pays.
Dieudonné Tembely
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