Takuba, symbole de l’Europe de la défense chère au président français Emmanuel Macron, avait fini par rassembler une dizaine de pays européens, et jusqu’à 800 à 900 soldats d’élite. Le scénario était attendu, le voilà confirmé. Paris a annoncé le vendredi 1er juillet 2022 la fin de la task force Takuba au Mali, une agrégation de forces spéciales européennes, victime collatérale des tensions avec les colonels au pouvoir à Bamako.
Takuba, montée à grand-peine par l’ancienne ministre des Armées, Florence Parly, pour faire partager aux Européens le fardeau de la lutte contre les djihadistes au Sahel, a succombé aux deux coups d’État au Mali en août 2020 et mai 2021, à la dégradation brutale des relations franco-maliennes puis au départ cette année de la force française, Barkhane.
« La réorganisation du dispositif militaire français au Sahel a conduit à la fin des opérations de Takuba au Mali, à compter du 30 juin », a indiqué le général Pascal Ianni, porte-parole de l’État-major français lors d’un point-presse
« Barkhane et Takuba témoignent de ce que les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes », a-t-il poursuivi, assurant que les leçons de cette expérience opérationnelle perdureraient.
Bourama KEITA LE COMBAT