Au-delà de la hausse des prix, le gasoil est presque introuvable dans les stations à Bamako et dans le reste du pays depuis quelques jours. À cette pénurie, s’ajoute la grève des pompistes des stations de Total, Shell, Ola Énergie, Oryx depuis deux semaines. De Ségou à Kayes, en passant par Kati, le constat est le même chez les consommateurs et transporteurs. Ces derniers déplorent cette situation qui a contraint plusieurs usagers à garer leurs véhicules.
La combinaison des circonstances s’ajoute à la crise généralisée que traverse le pays depuis des années. Les populations qui luttent pour la survie doivent désormais changer d’habitude, car les moyens de déplacement font défaut par manque de carburant. Si depuis plus d’une semaine, certaines stations ont connu un arrêt de travail à cause d’une grève des agents qui réclament une amélioration des conditions de travail, le manque du gasoil enfonce le clou aux yeux des usagers qui n’en peuvent plus.
“On n’en trouve plus, nous sommes vraiment fatigués’’, rapporte un média des propos d’un habitant de la ville de Ségou. Mais aussi, les chauffeurs de transport en commun, Abdoulaye Koné à Kayes et Bakary Bagayogo à Kati, mécontents de ce manque de carburant, demandent aux autorités d’agir rapidement pour alléger la souffrance des populations.
Des véhicules garés !
“Nous sommes des chefs de famille, c’est très difficile pour nous actuellement. Certains chauffeurs ont dû garer leurs véhicules parce qu’au retour du voyage, ils n’ont rien à donner au propriétaire’’, déclare un citoyen. “Moi, j’ai arrêté mon véhicule, faute de gasoil ‘’, souligne un autre. “J’en ai cherché partout sans succès. La seule station où j’ai trouvé du gasoil, les pompistes me disent qu’ils ne peuvent me céder que pour 5000 FCFA’’, déplore un usager.
Une situation face à laquelle les usagers appellent les autorités du pays à trouver une solution urgente. Ils demandent tous aux autorités de revoir la situation pour qu’ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles en cette période très difficile de sanctions.
Jamais le Mali n’a connu une telle pénurie alors que certains estiment que la combinaison pénurie et hausse de prix, est une première. Harouna Coulibaly qui est gérant d’une station dans la ville de Kayes ne l’a jamais connue. “Depuis que j’ai commencé ce travail, c’est la première fois que je constate le manque et la hausse du prix du gasoil à ce point’’, déclare-t-il, avant d’ajouter que généralement, c’est l’essence qui est chère, mais aujourd’hui elle est au même prix que le gasoil dans le pays.
Spéculation des prix
Dans le district de Bamako comme à Kati, le constat est réel. De nombreux propriétaires de station sont en rupture de stock. Les quelques-uns qui en ont encore, connaissent des queues interminables des usagers à longueur de journée.
Malheureusement, à Mopti, Tombouctou, Gao et Sikasso où les stocks restent encore, les prix flambent. ‘’On assiste plutôt à une flambée du prix du carburant dans ces localités avec le prix du litre qui varie entre 800 FCFA et 900 FCFA voire 1000 FCFA’’, estiment des sources locales.
Par ailleurs, à Kita, des stations ont été fermées pour infraction à la réglementation économique, le mercredi 18 mai 2022 par la direction régionale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence accompagnée du 1eradjoint du préfet.
Bourama KEITA LE COMBAT