Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a invité hier lundi 29 novembre 2021 les responsables des partis politiques du pays au palais de Koulouba pour les inciter à participer aux Assises nationales de la refondation. Une deuxième rencontre en quelques jours qui visiblement n’a rien changé.
C’est à une « séance d’échanges » avec le chef de l’État que les partis politiques maliens étaient invités lundi matin. Mais les représentants des partis politiques ont assisté, selon le terme de plusieurs participants, à un « monologue » du président de la Transition. La réunion a donc été assez courte, elle a duré moins d’une heure.
Le colonel Assimi Goïta a une nouvelle fois tenté de convaincre les nombreux récalcitrants à prendre part aux Assises nationales de la refondation. Pour cela, il a usé des mêmes arguments que ceux avancés jusqu’à présent : la nécessité de se rassembler et de fixer le cap des futures réformes pour sortir le pays de la crise dans la cohésion. En revanche, il n’a pas été question du calendrier électoral et de la date des futures élections, expliquent plusieurs participants. Pas de détails non plus sur la nouvelle date de ces Assises si polémiques. Initialement prévues mi-décembre, puis fin décembre, celles-ci ont été à nouveau reportées la semaine dernière à une date qui n’a, jusqu’alors, pas été fixée. Alors, certains partis, comme Yelema qui était représenté par son secrétaire politique, Hamidou Doumbia, se réjouissent de la prise en main de ce dossier par le chef de l’État, qu’ils jugent plus ouvert au dialogue que le Premier ministre, Choguel Maïga. Ils apprécient la démarche, “mais sur le fond, ça ne change rien’’, estiment-ils. “Il n’y a eu aucune nouvelle proposition’’, explique de son côté Amadou Koïta, président du PS-Yeleen Koura. Il n’a pas été convaincu de participer à des Assises toujours jugées inopportunes et redondantes après les nombreux exercices similaires qui ont eu lieu ces dernières années, y compris au début de la période de Transition.
Le cadre d’échange des partis politiques dénonce une mise en scène
Dans un communiqué, publié et signé par les plateformes et partis politiques, ceux-ci regrettent la mise en scène des autorités de la transition et maintiennent leur position de non-participation aux Assises Nationales de la Refondation. “La parole n’a été donnée finalement à aucun responsable des partis politiques’’, a regretté les responsables des partis politiques avant d’ajouter que malheureusement, ils sont au regret d’informer l’opinion nationale et internationale qu’en lieu et place d’une séance d’échanges, ils ont assisté à une cérémonie au cours de laquelle le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a lu une adresse aux responsables des partis politiques présents. “Il y a eu au total deux prises de parole, il s’agit du propos introductif du ministre de la Refondation de l’État, M. Ibrahim Ikassa Maïga et du discours du président de la transition, chef de l’État’’, ont-ils dit. Le cadre d’échange des partis politiques n’est pas du tout satisfait de cette rencontre et maintient sa position de ne pas participer à ce grand rendez-vous national.
Après cette énième tentative, est-il trop tôt pour parler d’un échec avant l’heure ? En tout cas, de toute évidence, tout porte à croire que les arguments évoqués pour repousser les assises sont bien la résistance des partis politiques qui pensent que ces assises sont une de trop et de surcroît budgétivore.
Après cet échec, quelle nouvelle stratégie va adopter le duo Assimi et Choguel pour avancer ?
Kevin KADOASSO LE COMBAT