L’information a été donnée hier jeudi 21 octobre 2021, par l’état-major de l’armée française. Nasser al-Tergui jouissait d’une notoriété importante au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, proche d’al-Qaïda. Son élimination, le samedi 16 octobre 2021, intervient au moment même où le régime de Bamako annonce avoir mandaté la principale institution religieuse musulmane du Mali afin qu’elle négocie avec le groupe terroriste.
Nasser al-Tergui était un cadre de premier plan du GSIM, numéro deux de la Katiba du Gourma Serma et chef de celle du Gourma. Sa réputation dans la pose d’engins explosifs improvisés n’était plus à faire.
Vendredi 15 octobre, Barkhane repère un véhicule transportant 5 individus au nord-ouest de Gossi. Les différentes sources de renseignements permettent d’identifier sa présence. Le véhicule se dirige vers Hombori, plus au Sud. Le samedi 16 octobre, deux frappes aériennes sont déclenchées et un groupe commando est héliporté sur zone pour les identifications et la récupération de matériels d’intérêt.
Alors que Bamako formalise le dialogue avec les djihadistes du GSIM, l’élimination de Nasser al-Tergui sonne comme une réponse de Paris, pour qui l’ouverture de telles négociations est une ligne rouge. Ce jeudi, les ministres de la Défense de l’OTAN se réunissent à Bruxelles : la France indique qu’au sein de l’alliance, les pays européens qui ont rejoint la force Takuba sont sur la même ligne et que l’allié américain a, ces derniers mois, renforcé son soutien à la force Barkhane. C’est d’ailleurs grâce à leurs renseignements, précise le ministère des armées, que Nasser al-Tergui a été neutralisé.
Cette importante traque se passe au moment où les autorités de la transition ont mandaté le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) pour rentrer en négociation avec les chefs terroristes locaux afin de ramener la paix et la sécurité au Mali.
Bourama KEÏTA LE COMBAT