Le tourisme local, comme beaucoup d’autres secteurs, est victime collatérale de la crise sécuritaire que connaît le pays depuis 2012. Après six éditions réussies, le Festival Traditionnel du Korodougou, appelé « FESTRAKO », est en train de devenir aujourd’hui l’un des rendez-vous prisés par les habitants du cercle de Bla et même les Bamakois en attendant les touristes étrangers. L’évènement est l’initiative de l’Association pour le Développement du Village de Nampasso (ADVN).
A travers ce festival, c’est la culture de Nampasso qui est transportée sur le terrain de l’école fondamentale. Depuis six ans, pendant trois jours, les festivaliers ont droit au baara, au balafon, au Tam-tam et un nombre incalculable de de masques et de marionnettes. Les jeunes passionnés du ballon se sont exprimés à travers le football et les trois meilleurs élèves de chaque classe ont été récompensés. L’Association porteuse du dit festival ambitionne demander l’ouverture d’un lycée dans la commune et de butiner le tronçon qui relie le village à la route nationale. En marge du festival, elle a procédé à l’inauguration d’une medersa. Le FESTRAKO 2021 a eu lieu du 22 au 24 septembre 2021.
La grande messe du Korodougou a tenu toutes ses promesses, éminemment intéressante et empreinte de cordialité, de découverte mais aussi de passion. Le FESTRAKO a le mérite d’être un facteur de cohésion et d’entente, fédérateur par l’appropriation du festival par les habitants de Korodougou, en tête le maire Salif Coulibaly. Durant trois jours, les activités de la sixième édition du festival se succédèrent et ne se ressemblèrent point.
Le jour du 22 c’était l’apothéose avec une cérémonie d’ouverture, marquée par la montée des couleurs pour respecter la tradition du 22 septembre, jour d’accession de notre pays à l’indépendance, suivi des mots de bienvenu du chef de village de Oumar Coulibaly, et les allocutions du Président de l’Association pour le développement du village de Nampasso (ADVN) Youssouf Coulibaly, de la marraine Madame Tamboura Adjiaratou Sogoba, du parrain Monsieur Algoumairata Maiga, du représentant de la Directrice du CAP de Yangasso, du représentant de JCI Bla, du maire Salif Coulibaly et du 1er adjoint du Préfet de Bla. La remise de cadeaux aux meilleurs élèves. La cérémonie d’ouverture a pris fin par et la remise des attestations de remerciements à des personnes et des structures qui ont marquées la commune D’une impression générale, les prestataires avaient soif de montrer tout leur savoir-faire et tout leur savoir être aux visiteurs en général et aux plus jeunes du terroir en particulier.
« Ce festival vient de loin, il est consécutif aux activités de l’association des élèves et étudiants, aujourd’hui dissoute dans l’ADVN, qui s’est donnée comme activités premières, la remise de cadeaux aux meilleurs élèves et un match de football. Ainsi, les parents du village ont décidé de joindre l’utile à l’agréable, en sortant un masque. Depuis de fil en aiguille l’idée se précise et au cours d’une réunion de l’ADVN, l’idée du festival a fait l’unanimité et la première édition a eu lieu en 2013 ». Selon Yaya Coulibaly dit Yas Coul.
La marraine Madame Tamboura Adjaratou Sogoba : « je suis très contente de l’honneur que vous avez bien voulu placer en moi malgré que je suis ressortissant d’une autre commune du cercle de Bla ».
Le parrain Monsieur Algourairata Maiga, un ancien du village en qualité de maitre du premier cycle : « le festival est un élément mobilisateur, un moment fédérateur qui développe une vision du développement du terroir, que nous soyons les catalyseurs, pour que nos communautés puissent comprendre que le développement doit avoir comme base nous-même. La particularité de cette commune est que personne n’est à la marge. Nous souhaiterions que les jeunes générations Nampasso puisse comprendre que le développement repose en premier lieu sur elles », avant de les inviter de prendre l’exemple sur leur devancier.
Nous été tenté prendre l’avis de quelques festivaliers par lesquels les promoteurs de petits commerces sur le lieu du festival.
Diata Coulibaly, une habitante de Nampasso : « je suis très contente du festival, il apporte l’épanouissement, la joie, l’amour et l’entente dans le village ».
Diatou Coulibaly : « j’ai eu beaucoup d’intérêt dans ce festival, les ressortissants de Nampasso à Bamako, San, Sikasso nous nous voyons. La petite activité de commerce que je mène, je gagne beaucoup c’est pourquoi je formule le vœu pour la pénalisation du festival ».
Dramane Dembele, de Teremèsso, un village d’une commune voisine, commerçant : « je suis à ma première participation, je me réjouis ».
Chaka Coulibaly, membre de la commission d’organisation : « le festival a apporté l’entente. Grâce au festival et à ses organisateurs le village dispose d’une ambulance, d’une medersa entre autres réalisations ».
Minata Doumbia, vendeuse d’œufs : « pour le moment c’est timide, je reçois très peu de clients ».
Salif Coulibaly, un habitant de Nampasso : « le festival est une grande importance pour le village notamment la construction de la maison des jeunes, il y’a la promesse de la construction de la route ».
Inscrit désormais dans l’agenda des grands festivals du pays, le festival du Korodougou est un véritable creuset culturel par son caractère festif autour des chants et danses du terroir. Cet événement culturel et artistique vise à offrir des moments de retrouvailles, de découvertes de la riche et légendaire culture dont regorge la commune de Korodougou. En somme, il vise aussi à promouvoir l’économie locale et à valoriser l’expression artistique.
Vivement la septième édition.
Mahamadou YATTARA, envoyé spécial INFO SEPT