Le procès contre l’illégalité du Conseil National de Transition (CNT) s’ouvre aujourd’hui, mardi, 3 août 2021. Dès la mise en place de cet organe législatif, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a contesté la procédure qui, selon lui, viole les textes. La nomination des conseillers viole “la charte de la Transition et les décrets qui instituent la composition et la clef de répartition du Conseil National de Transition’’, affirmait un communiqué du M5-RFP.
L’eau a coulé sous le pont depuis, mais l’histoire et les paroles sont restées intactes. Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, alors porte-parole du M5-RFP, au moment où il tenait ces propos est aujourd’hui devant l’histoire et les Maliens.
En effet, que faut-il attendre d’un jugement qui semble déjà livrer son verdict depuis le vendredi 30 juillet 2021. Il était devant le CNT pour soumettre son plan d’action gouvernemental. Lequel il avait qualifié d’illégal devra lui donner son quitus avant d’entamer la mise en application dudit plan. Est-ce là une reconnaissance de fait?
L’ancien homme fort de la Place de l’Indépendance était formel : “ le rôle des FAMA est de sécuriser le pays et non de siéger dans les organes politiques’’.
“Ce Conseil a été installé dans l’illégalité totale en violant la Charte de la Transition, les décrets qui instituent la composition et la clef de répartition des membres du Conseil National de Transition… qui étaient d’ailleurs en son temps contestés par le M5, mais on passe sur ça…“, avait-il rappelé à l’époque.
Pour lui, “Même ces textes ont été violés ! Parce que c’est dit clairement que ce sont les entités qui désignent leurs représentants, il n’est pas prévu de représentation individuelle. Or, ce qui s’est passé, c’est que les entités n’ont pas envoyé de noms. Les militaires ont appelé les personnes une à une, on ne sait pas ce qui s’est passé entre eux’’.
Il avait fait savoir également que “lorsque vous choisissez vous-même des gens sur des bases illégitimes, illégales, pour les mettre dans une salle, mais qu’est-ce qu’ils vont faire sinon voter pour vous ?”.
L’actuel premier ministre et ses amis du M5-RFP avaient même attaqué en justice l’irrégularité de la procédure de désignation des membres du Conseil National de Transition. “Les documents dits légaux qui fondent cette Transition, c’est la charte et les différents décrets qu’ils ont pris. Le tout a été violé allègrement, des personnes ont été individuellement appelées à Kati, dans le camp militaire ou dans les bureaux du Vice-président, et elles ont été nommées. Le bon sens voudrait qu’on l’attaque !’’, avait-il expliqué.
Choguel est désormais dans le même bateau depuis le 7 juin 2021 et mange, dort et cause avec ceux qu’il avait dénoncés hier. Les ennemis sont désormais les amis. Qu’attend-il donc de la justice quand on sait qu’il a changé de manteau depuis deux mois ?
C’est le wait and see!
Kévin Kadoasso LE COMBAT