Les femmes du Mali représentent plus de la moitié de la population (50,4%). Mais, peut-on affirmer qu’elles sont concernées par la prise de décisions importantes? Malgré cette importance numérique, elles sont sous-représentées au niveau des postes de responsabilité. C’est ce que révèlent certains chiffres de sondage publiés par le centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant.
Selon une collecte de données réalisées par le CNDIFE en 2015, la position des femmes se reflètent ainsi : pour des postes électifs, à l’Assemblé Nationale, il n’y a que14 femmes sur 147 Députés ; 927 femmes sur 10.774 conseiller communaux ; 8 femmes sur 703 Maires et, par rapport aux postes nominatifs au sein du gouvernement, il n’existe que six femmes sur 32 Ministres.
Ce qui montre que le Mali, de son Indépendance à nos jours, connait une évolution lente de la participation des femmes dans la vie publique et politique. Cela, en dépit des nombreux programmes et politiques réalisés et malgré la ratification de plusieurs textes et conventions régionales et internationales. Notamment, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et le protocole de Maputo.
Selon l’information relatée par le CNDIFE, malgré le combat des associations et ONG féminines à travers des actions de sensibilisation, de plaidoyer et avec des preuves palpables, des Maliens, surtout certains hommes, pensent toujours que la femme n’est pas une personne capable de diriger. Ils pensent qu’elle n’est pas faite pour prendre des décisions importantes.
Alors qu’en tenant compte de certains points, on se rend compte que, depuis toujours, dans notre pays, les femmes sont des actrices incontournables du développement socioéconomique de par leur participation à tous les changements majeurs qui sont intervenus dans le pays. C’est pour dire qu’en dehors du gouvernement, elles peuvent et doivent servir à des postes de responsabilités dans toutes les instances de décision pour une plus grande justice sociale.
Les femmes constituent 50,4% de la population malienne ; mais, malgré leur nombre, elles sont sous-représentées dans les postes de responsabilités. Il y’a beaucoup de handicapes sur la représentativité des femmes au niveau des instances de prise de décision. Une chose qui pourrait s’expliquer d’une part par la non application de la prise en compte du Genre dans les postes nominatifs et électifs.
«Aussi, au moment de l’élaboration des listes électorales, afin de bloquer une position favorable, les hommes politiques demandent aux femmes de s’acquitter d’une caution de cinq ou sept millions de francs CFA, par exemple, pour qu’elles soient à la tête des listes alors que, généralement, elles ne peuvent pas payer ce montant».
Par ailleurs, il faut souligner que les femmes sont concernées par toutes les activités du pays lorsqu’on sait qu’à cause de leur position, elles peuvent être les premières bénéficiaires ou même victimes selon des situations.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT