Depuis lundi 1er février 2021, Issa Kaou Djim qui était interdit de prendre la parole au nom de la CMAS est complètement chassé de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants pour le soutien à l’Imam Mahmoud Dicko. Lui qui se faisait passer pour l’homme le plus important et pour qui le M5-RFP est né et chassé comme un malpropre. La politique malienne n’en finit pas de surprendre. Beaucoup se demandent s’il sentait déjà le vent venir avant de créer son machin d’association ou simplement un hasard.
Il s’est fait un nom grâce à une crise sociopolitique née de plusieurs facteurs. Lui, c’est Issa Kaou Djim, surnommé le Numéro 10 du M5-RFP dont les propos étaient de l’or pour les médias. Il est aussi Coordinateur Général de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants des idéaux de Mahmoud Dicko. Il avait annoncé publiquement la mort du M5-RFP dont il ne faisait plus partie depuis le changement du pouvoir le 18 août 2020 à la suite d’un coup d’État. Il a, de par sa grande bouche, apporté tout son soutien aux militaires, mais surtout la transition dirigée aujourd’hui par les colonels. Mais visiblement, son engagement ses chantages envers les autres membres de l’opposition n’ont pu avoir gain de cause ou que l’année 2021 est une catastrophe dans sa vie. Car sa villa a été rasée par des bulldozers dans la zone aéroportuaire. Et comme si le malheur ne vient jamais seul, l’homme connu pour son insolence, vient d’être chassé pour bavardage inutile à la tête d’un mouvement qu’il s’est pendant longtemps attribué la paternité. Une seule hirondelle ne fait pas le printemps, dit-on souvent. Ainsi en ont décidé les autres membres de la CMAS. Qui’ l’aurait cru, il y a 5 mois ? Mais l’histoire politique du Mali dans ses subtilités et complexité nous enseigne l’humilité ; c’est pourquoi il faut savoir raison garder même si l’on est au firmament.
Son offensive médiatique et politique de ces derniers jours a fortement joué contre lui. Djim a irrité l’Imam au plus haut degré en exposant sa fille devant les caméras, un acte qui prouve à suffisance que la république est à terre pour laisser place à une bande d’arrivistes dont le rêve était si bas face aux conditions de leur vie actuelle.
Selon certaines indiscrétions, le fait d’avoir exposé et embrasser publiquement la fille d’un Imam très attaché aux principes wahhabites a été la goutte qui a fait déborder le vase. Des observateurs avertis avaient déjà vu venir le signe indien sur le pauvre Issa Kaou Djim qui ne se souciait presque pas du danger qui lui guettait au moment où il faisait ce geste. Il semblerait que depuis, ce geste envers sa fille a finalement déclenché la colère, ô combien, on ne pouvait plus calmer l’Imam, son mentor par qui il jure.
L’avenir politique en pointillé
C’est un secret de polichinelle, Issa Kaou Djim serait quoi sans la CMAS, est la question pendante sur les lèvres depuis quelques jours. Car, le gueulard s’est révélé au grand public qu’avec la CMAS au point de s’adjuger le poste de vice-président du CNT, une chose jamais rêvée même au plus profond de ses hallucinations. Avec cette exclusion, que va devenir Issa Kaou Djim dans un Mali où les plaies de rancœurs peinent à se cicatriser? Pourra-t-il rebondir avec son machin d’association qui pour un premier rassemblement au Palais de la culture avait fait un flop. De toute évidence, sa gueule reste utile pour les colonels, mais à quoi servirait une bouche sans soutiens ni partisans ?
Pour le reste, l’homme risque de trainer sa queue dans ce Mali qui pardonner difficilement les ingrats. Certainement cette exclusion lui permettrait de bien cogiter afin de tenter un rebondissement.
Bourama Kéïta