vendredi 22 novembre 2024
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Le Président IBK à l’ONU : La paix à tout prix

Les lampions des festivités de la fête nationale sont encore allumés que le premier des Maliens s’envole pour la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New-York. Pour aller dire ce qu’il pensait des difficultés d’application des Accords de paix au Mali. Pendant ce temps, le Comité de suivi des Accords se regardait dans la place et déclarait : nous sommes au point mort. La paix est une citadelle assiégée, aujourd’hui au Mali…

 

Oui, telle est la question que se pose l’Homme de la rue à Bamako : va-t-on en finir un jour avec cette sale guerre qui est là corrosive, détachante ? Il n’empêche : elle hante les esprits depuis que notre grand nord fut occupé dans le temps par des troupes venues d’ailleurs. Qu’importe. Le choix est fait : ce conflit s’enlise. La grande peur qui se fait jour, c’est le retour des hordes djihadistes. N’ayons pas des pudeurs de chaisière pour le dire. Camus disait, «Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde… ». Les Maliens sont aujourd’hui déchirés autant que révoltés. Devant ses pairs aux Nations Unies, le Président IBK a dit sa préoccupation de l’heure : il met en garde quant à une possible résurgence des troupes djihadistes dans ces ensembles solitaires du nord.

Quid du Comité de suivi des Accords ? Sont-ils épuisés d’avance pour les négociations marathon qui s’engageaient au bien ? Ferment-ils les yeux sur le grand enjeu des Accords pour la paix ? Ou bien, prient-ils en silence pour le salut de ce pays ? Cet orchestre du Comité de suivi que nous venons d’entendre n’est-il composé que des cuivres ? C’est moins vulgaire, on sent même qu’ils se retiennent au Comité de suivi de dire leur fait aux acteurs de la crise actuelle en notant que c’est vulgaire ! On veut croire coûte que coûte à une sortie du conflit actuel autour de Kidal, mais en croisant les doigts… Quitte à penser l’impensable !

La paix au Mali n’est pas morte. Le camp de la paix s’adapte

Devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le plaidoyer du Président IBK pouvait sembler candide ; mais, il reflétait le refus aussi tripal que cérébral d’un divorce fatal. Il veut bien remuer le marécage qui se cache derrière les appétits des appuis extérieurs. Cependant, le Président IBK n’ira pas continuer plus loin dans les désaccords. Il faut accepter une critique pourrie de la gestion actuelle de cette crise post-Accords par les différentes parties. Si on n’y va pas, alors la peur continuera à nourrir la peur jusqu’à la démission. Le blocage vient des groupes armés. Ils refusent de donner la liste de leurs combattants, ils vont à reculons, constate-t-on du côté de la MINUSMA. Et puis, il y a ce business de la paix qui fait tâche. Les protagonistes sont pris en charge, logés à Bamako et touchent de substantielles rémunérations allant de 1 à 1,5 million de francs CFA par mois. Si la paix a un coût, elle devient d’un autre goût au regard des contribuables… Des amis de l’extérieur ont jusqu’ici préférer maquiller plutôt que d’opérer ce que nous montra les dernières tournées sous-régionales du patron de la MINUSMA. Si on ne sort pas de cette impasse des Accords signés, ils mourront de résignation généralisée. Nos amis de l’extérieur indifférents, et le pays comme exaspéré… Il faut, avant toute chose, ramener la paix au Mali. Non par les moyens de la guerre, mais par une politique qui tient compte des causes profondes de la tragédie actuelle. Ce n’est pas le fait du hasard et de l’ingratitude malignement conjugués qui pose problème. L’engagement pour la paix est une bataille épuisante. Kidal est une affaire compliquée. Ce ne sera pas fromage et dessert. La bataille pour la paix n’est pas encore terminée…

KONE :LE COMBAT

COULIBALY

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