Le patriotisme chevillé au corps, Ahmed Ag AMANI ne croit pas trop à la cession de Kidal. A tel point qu’il pense que Kayes en serait plus proche que l’extrême nord.
Ce mercredi 7 septembre 2016, le PCA de la BDM recevait une délégation de la mission universitaire de l’université du sahel de Gao (MUSG) qui est chargée de la mise en place d’un pôle universitaire dans le berceau de Soni Ali Ber. Conduite par son Président, le Professeur Ouateni Diallo accompagné du Professeur Babacar Diop, la mission était venue recueillir les idées du PM Ag AMANI sur le comment il voyait cette université à ériger. Aussi, la mission a prévu de rencontrer un maximum de Ressortissants du nord pour mieux faire son travail.
Lorsque les Maliens se rencontrent, pour un but bien précis, de quoi parlent-ils aussi ? Du Mali et de ses problèmes. La délégation et l’ex-PM ont donc aussi parlé de la situation du pays d’autant plus que l’insécurité est un facteur à prendre en considération pour la mise en place d’une université à Gao. Ag AMANI ne savait donc pas que la mission était accompagnée d’un journaliste sauf au moment de l’au revoir. Il convenait, donc, de clarifier le contexte dans lequel les propos ont été tenus.
On était dans le chapitre ‘‘ insécurité ’’ et ‘‘ irrédentisme ’’. Et Ag AMANI, concernant son sentiment sur la séparation possible de Kidal du Mali. Pour lui, il y avait peu de chance que Kidal fasse ses valises. Et, pour mieux souligner cette conviction, il avait exprimé l’idée selon laquelle, si une Région devait se séparer du Mali, en premier lieu, ce serait celle de Kayes. Et, chacun de nous peut voir à quels facteurs il fait allusion : Kayes est la Région qui se prend le plus en charge au Mali. Et, en revanche, Kidal est la Région qui vit le plus « sur le dos de l’Etat malien » .
Par ailleurs, la solution privilégiée pour résoudre la crise, selon Ag AMANI, reste la décentralisation : «Le remède, selon moi, c’est la décentralisation », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : «En tenant compte des défis » (comme le désenclavement par exemple). Il estime aussi que la crise du nord a été causée par «les éléments venus de l’extérieur » à un moment où l’Armée était faible.
Enfin, que pense-t-il du fameux Accord de paix et de réconciliation nationale? Que c’était une couleuvre que l’Etat malien a été obligé d’avaler. La communauté internationale aurait imposé les négociations à l’Etat malien. Du chantage, on pourrait dire : «sans l’Accord, il n’y aura rien », avait-on dit aux dirigeants maliens. Donc, pas le choix. En plus, l’Accord commencerait par le haut. En effet, pour lui, il fallait d’abord les zones, laisser l’Etat aller partout et lui donner la force. Force est de croire que l’Etat est cantonné, affaibli et déconsidéré.
Amadou TALL : LE COMBAT