vendredi 22 novembre 2024
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BIENNALE « DELOCALISEE » A BAMAKO : Le ministre de la Culture tue la paix

Incompétence, pilotage à vue, affairisme… Les maux au département de la Culture dirigé par Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo pèsent la tonne et le quintal. Et chut… Mme le ministre ne veut pas organiser la Biennale artistique à Mopti pour des raisons, semble-t-il, personnelles.

A la renaissance de la Biennale en 2003 sous Cheick Oumar Sissoko, les plus hautes autorités du Mali ont opté pour la décentralisation de ce festival artistique et culturel du Mali. Après Ségou, où avait eu lieu la toute première édition en 2005 de reprise, Kayes a vécu en 2008 avant Sikasso en 2010. Normalement, Mopti devait abriter l’édition de cette année, car pour cause de crise, l’événement avait connu un coup d’arrêt.
La Biennale vise à rehausser la culture malienne. Les présidents de la République du Mali successifs ont toujours mis un soin particulier dans le choix du ministre de la Culture pour ce faire.
En effet, le pays a besoin d’une bonne personne pour mettre en valeur sa culture très estimée dans le monde. Si, certains hommes se sont battus corps et âme pour rehausser l’image de cette culture, d’autres, par incompétence ou pour une autre raison, se soucient moins de la mission à eux assignée, malgré les efforts consentis par le gouvernement pour développer ce secteur même par vents défavorables.
C’est pourquoi il a été jugé nécessaire de reprendre les activités culturelles à travers la Biennale. Prévue à Mopti pour réconcilier les cœurs et les esprits, le ministre a décidé de la délocaliser à Bamako pour des raisons incomprises si ce n’est l’incompétence du département.
Le ministre argue des raisons sécuritaires pour ne pas aller à Mopti comme si la vie des hommes sur place n’en vaut pas la peine. Cette activité pouvait être l’occasion de renforcer la croyance des populations aux efforts du gouvernement pour la sécurisation de leurs personnes et de leurs biens, le ministre a préféré dédaigner cette opportunité, laissant le champ libre aux bandits pour continuer de dicter leur loi.

Ministre de la capitale et Reine du sabar
Une icône de la culture a du mal à contenir sa colère sur cette question de la délocalisation : « Oui à l’organisation de la Biennale, mais qu’elle se tienne ailleurs qu’à Bamako ». A ses dires, cette Biennale devait être l’opportunité pour le département de la Culture pour démontrer l’engagement de l’Etat du Mali aux côtés des populations mopticiennes.
La mascotte du festival avait été déjà installée dans la Venise. Notre interlocuteur dénonce la stratégie du ministre Rama de chercher des financements auprès des partenaires et ensuite de manipuler les sous à sa seule guise. « Sinon pourquoi ne pas concerter les ministères chargés de la Sécurité pour faire le festival comme il se doit ? », s’interroge-t-il.
Il y a quelques années, la bonne dame était sévèrement critiquée pour sa non-participation aux activités culturelles hors de Bamako. Un autre organisateur de festival n’est pas parti par le dos de la cuillère pour dénoncer le comportement peu orthodoxe de Mme le ministre à propos de l’action culturelle.
Pour lui, Rama est un ministre des grandes villes. « S’il s’agit de représenter le Mali à l’étranger ou d’organiser des festivals à Bamako, Rama ou la Reine de sabar, saute sur l’occasion et se trémousse sur les lieux sans grand calcul à faire. Mais dès qu’il s’agit d’aller encourager des initiatives à quelques kilomètres de la capitale, elle devient réticente et cherche toujours un prétexte. A présent les organisateurs du Festival des masques et marionnettes de Markala (Fesmamas) ignorent les raisons pour lesquelles l’ancienne directrice de l’agence de communication Star Com a zappé leurs activités ».
« Avec Rama au département de la Culture on a comme l’impression que la culture traditionnelle malienne dégoûte, car c’est cette image qu’elle offre aux téléspectateurs maliens. Jamais de mouchoir de tête, parce que souffrant d’une crise identitaire. Je suis convaincu qu’elle est la plus piètre des ministres de la Culture du Mali. Le Mali a plutôt besoin aujourd’hui d’hommes mieux imprégnés de la culture et non d’assimilées, du genre Rama ».
Un réquisitoire implacable.
Abdourahmane DOUCOURE LA SIRENE| lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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