A la suite des échanges entamés depuis avant-hier entre les professionnels du pain (boulangers, livreurs et commerçants détaillants) sous la houlette du Ministère du Commerce, les prix du petit pain et du gros pain restent fixés chez le boutiquier respectivement à 125 et 250 francs CFA au lieu de 300 francs CFA. En plus, les livreurs de pain recommencent leur boulot.
Selon le Directeur national du Commerce et de la Concurrence, Modibo Kéïta, à l’issue des différents échanges entre les intervenants dans la filière pain, il a été convenu que le boulanger vend la baguette de 300g communément appelée «Gros pain » à 200 francs CFA aux livreurs qui, à leur tour, la cèdent à 225 francs CFA aux boutiquiers et autres détaillants (vendeurs de café, gargotières, restauratrices de la place) qui la revendent à 250 francs CFA aux consommateurs. Ce qui revient à dire que le consommateur final achètera le gros pain à 250 francs CFA.
Par ailleurs, il a été décidé que le boulanger vend le petit pain à 100 francs CFA, le livreur à 122,5 francs CFA et le boutiquier et autres détaillants à 125 francs CFA. C’est dire qu’aujourd’hui le consommateur doit acheter la baquette du petit pain à Bamako à 125 francs CFA et celle du gros pain à 250 francs CFA.
En outre, toujours concernant la crise qui a prévalu entre boulangers et livreurs de pains, il a été aussi décidé de mettre en place un cadre de concertations. Un cadre qui, selon Modibo Kéïta, va approfondir les questions et de les analyser techniquement pour éviter des problèmes de ce genre à l’avenir.
Faut-il noter que le circuit de distribution de pains est composé du boulanger, du demi-boulanger, du livreur, du commerçant détaillant et du consommateur. Comme pour dire qu’on ne peut pas conclure un accord de ce genre en excluant les boulangers, les livreurs, les commerçants détaillants et les consommateurs aussi. Il faut que toutes les parties soient d’accord autour de la décision.
Le Président des associations et groupement des commerçants détaillants du Mali, Hama Abba Cissé, a salué ce consensus trouvé entre les partenaires d’une même filière. Surtout que, selon lui, les commerçants détaillants n’ont pas été écartés lors de la conclusion du présent accord.
«Depuis avant-hier, les concertations ont commencé pour trouver une solution défitive à cette crise entre boulangers et livreurs. Cela, en trouvant un consensus entre l’administration, les boulangeries et les livreurs. La finalisation de ce document ne pouvait pas se faire sans la présence du Représentant des Commerçants détaillants. Car, nous sommes la dernière chaine de la production du pain. Nous avons approuvé la décision prise par rapport à la situation de crise de pain qui consiste à donner aux livreurs à 200 francs CFA la baguette et que ce dernier la livre au niveau des détaillants à 225 francs CFA», a-t-il apprécié. Et de soutenir « déjà d’ici à la fin de la semaine, il y aura la création d’un cadre de concertations dans lequel tout le monde se retrouvera pour trouver de solution à l’ensemble des problèmes évoqués par les uns et les autres. Afin d’adopter une solution pérenne de comment chacun des professionnels de la chaine de production et de commercialisation du pain pourra obtenir son droit en quelque chose».
Pour Abba Aoûla Maïga, Président de l’association des revendeurs de pains au Mali, c’est l’intervention du Ministre du Commerce qui a pu réglementer les prix. « Nous avions eu des difficultés avec les boulangers depuis le 1er septembre jusqu’à la signature de cette décision. Il a fallu l’intervention du Ministre du Commerce pour réglementer le prix de pain. Nous sommes d’accord de ces prix fixés ; car, ils soulagent la population. Au lieu de 300 francs CFA, les prix reviennent à 250 francs CFA », a-t-il commenté.
Le Secrétaire Général du Syndicat national des revendeurs et livreurs de pains au Mali s’exprime dans le même sens. «Nous sommes satisfaits de la décision du Ministère du Commerce. Mieux, elle est à l’avantage de la population malienne», a-t-il dit.
Par contre, Hamed Dembélé alias Vieux, Représentant les boulangers du Mali, s’exprime avec de retenu. « Nous ne sommes pas d’abord satisfaits comme on le souhaite ; mais, comme cette décision est, pour le moment, provisoire, nous l’acceptons», a souligné le Représentant des boulangers du Mali.
Rappelons que cette crise avait éclaté depuis le 1er septembre dernier. Les boulangers avaient jugé nécessaire d’écarter les livreurs de la chaine de commercialisation du pain et d’augmenter les prix en même temps. Chose qui n’a pas pu marcher .
Oumar Diakité : LE COMBAT