La Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH) suit avec une attention soutenue l’évolution de la situation sociopolitique du pays. Elle s’est réjouie du respect du droit et de la liberté de manifester pacifiquement, sans troubler l’ordre public, à l’occasion du rassemblement organisé le 5 juin 2020 à l’initiative d’organisations de la société civile et de certains partis politiques. L’Institution Nationale des Droits de l’Homme s’incline devant la mémoire des victimes ayant perdu la vie, lors de la tentative d’évasion, à la maison centrale d’arrêt de Bamako, intervenue le même jour, souhaite prompt rétablissement aux blessés recensés tant parmi les manifestants que les forces de maintien d’ordre en lien avec le rassemblement. Elle Déplore les dégâts matériels enregistrés. De plus, la CNDH est préoccupée par la suite des événements sur la base d’un risque de radicalisation des positions de différents acteurs sociopolitiques.
En conséquence, la CNDH :
- Appelle toujours le Gouvernement au respect des droits et libertés constitutionnels de manifester pacifiquement sans troubler l’ordre public ;
- Invite tout manifestant éventuel à l’observance des gestes et mesures barrières pour se protéger et protéger les autres personnes de la COVID 19 ;
- Demande aux autorités, aux acteurs des différentes manifestations et à toutes les composantes sociales du pays à privilégier la voie du dialogue en vue de préserver un climat sociopolitique apaisé ;
- Prévient que l’escalade de violence pourrait engendrer des troubles porteurs de violation ou d’abus des droits de l’homme.
Pour la CNDH la protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.
Bamako, le 10 juin 2020
Le Président
Monsieur Aguibou BOUARE
Chevalier de l’Ordre National