L’éducation malienne est secouée par une crise sévère. Dans sa contribution à la recherche de la solution, l’intercommission de l’Assemblée nationale a chargé le gouvernement d’être laxiste dans la gestion de cette crise scolaire. Les élus n’excluent pas la possibilité d’une demande ‘’énergique’’ pour exiger le respect de la loi.
Tous les ingrédients sont bons pour résoudre le problème de la crise scolaire malienne. Les grèves répétitives des enseignants, semblent aujourd’hui atteindre un summum et interpelle tous patriotes. C’est pourquoi le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, a mis en place une commission parlementaire élargie aux commissions Loi et Emploi afin de tenter une conciliation des parties.
Vendredi 28 février 2020 dernier, cette commission a animé une conférence de presse pour faire le point de ses démarches dans sa tentative de résolution de la crise. Occasion également de partager avec les médias, la principale conclusion de leur réunion tenue le jeudi 27 février. Pour l’Assemblée nationale, les textes de la République sont adoptés pour être appliqués.
« Force doit rester à la loi! La loi dont il est question est un projet du gouvernement. Donc, il doit s’assumer », tranchent les hommes de la loi. Et le gouvernement en sera informé, à travers une lettre du président de l’Assemblée nationale. Pas d’excuses soutenables de la part de l’Exécutif rétorque les membres de l’ inter commission, ceci pour deux raisons.
D’une part, le projet de loi était à son initiative et, d’autre part, il n’a posé aucune objection malgré les différentes préoccupations soulevées par les députés. Le gouvernement n’a pas bronché. Sans prévision, son objectif était de circonscrire, à l’époque, la grève des enseignants qui menaçait l’année scolaire.
À ce jour, le problème n’a pas été résolu. Au contraire, il a été déplacé. Et face à la situation, la position de la représentation nationale est sans équivoque : l’application pure et simple de la loi. La loi est dure, mais il faut l’appliquer, ont soutenu les membres de l’intercommission. Et les députés n’excluent pas des actions beaucoup plus ‘’énergiques’’ pour faire respecter la loi.
« Il n’y a aucune ambiguïté dans l’article 39. Cette loi ne doit pas poser de problème d’applicabilité sous prétexte de difficultés financières. Ça ne tient pas »,a indiqué, de son côté, le président de la commission Emploi, l’honorable Moussa Diarra.
Pour lui, si le gouvernement a accepté d’initier un projet de loi, il devait être en mesure d’apprécier tous les contours et les contraintes économiques. Deux ans après son adoption et sa promulgation par le président de la République, le gouvernement n’a plus d’argument pour sa défense.
« Nous comprenons mal la prévision budgétaire du gouvernement. Notre appréciation est que soit le budget a été mal élaboré, soit il y a une mauvaise foi manifeste par rapport à la situation. Sinon, budgétairement, ils ont eu le temps de prendre ces engagements en compte », a déclaré l’honorable Abdoul Kassoum Touré.
L’inter commission annonce avoir rencontré trois membres du gouvernement le 23 janvier dernier. Ceux-ci devraient faire un point aux élus dans cinq jours plus tard avec leurs propositions de sortie de crise. Malheureusement, déplore M. Sangaré, rien ne se fait alors qu’ils étaient bien avancés avec les enseignants.
Komi