Septième album (5e album studio) de Robert Nesta Marley alias Bob Marley, «Survival» est sorti en 1979. Et cela après que la rasta man ait accompli l’un de ses rêves en fin de l’année 1978 : partir en Ethiopie ! Et cela grâce à son ami Alan Cole devenu entraîneur de l’équipe de football d’Ethiopian Airlines. Comme on pouvait s’y attendre, l’artiste a été très bouleversé par ce voyage. Ainsi, à son retour en Jamaïque, il décida de réaliser un album entièrement dédié à l’Afrique et qui devait initialement s’intituler «Black Survival». Plus tard, il préféra changer ce nom en «Survival» de «peur d’être mal compris par son public blanc». L’album fut enregistré et mixé au tout nouveau «Tuff Gong Studio» à Kingston et fut accueilli par la critique comme «un véritable retour aux sources» après «Exodus» et «Kaya» enregistrés à Londres, au Royaume Uni. Un chef d’œuvre riche des titres comme «Africa United», «So much trouble in the world», «Zimbabwe», «Top Rankin», «Babylon System», «Survival», «One Drop», «Ride Natty Ride», «Ambush In The Night» et «Wake Up and Live» (Bob Marley/Anthony Davis).
C’était aussi le premier album qui ne contenait que des chansons nouvelles (les précédents possédaient tous au moins une nouvelle version d’un vieux morceau des Wailers). Pour Bob, Survival était la première partie d’une trilogie encore plus militante que jamais. Durant l’enregistrement, ont précisé des témoignages, Bob était fatigué et déprimé. Cela le rendait irritable et l’ambiance fut tendue. Un nouveau producteur, Alex Sadkin, fut même engagé par Chris Blackwell qui souhaitait un son plus précis et travaillé. La seule demande de Bob fut que «l’album sonne comme du Stevie Wonder». Le «Survival Tour» fut la plus longue tournée des Wailers. Pour la première fois, ils donnèrent des concerts au Japon et en Océanie. Mais pour la première fois aussi, aucun concert n’eut lieu en Europe car la tournée fut majoritairement américaine. Survival est souvent considéré par les critiques comme l’album le plus abouti de Bob Marley, mais aussi le plus engagé. Il montre la vision panafricaine et solidaire de Bob. La chanson «Zimbabwe» devint même l’hymne des rebelles de la Rhodésie du Sud. C’est ainsi que les Wailers furent invités à se produire lors de la cérémonie d’indépendance du Zimbabwe les 18 et 19 avril 1980. On comprend alors aisément que ce somptueux opus ait été censuré officieusement en Afrique du Sud. Il y a été mis en vente, mais partiellement rayé au couteau à cause des messages révolutionnaires qu’il véhiculait pour l’éveil des consciences en Afrique.
Alphaly