samedi 23 novembre 2024
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Une armée forte est-elle encore possible au Mali ?  

 

 

Souvenons-nous.  20 janvier 1961,  le président Keita, père de l’indépendance,  avec fierté et dignité exige le départ  des troupes françaises du Mali. Mais, voilà qu’en  2020, 59 après,  un autre président Keita,  avec cette fois-ci,  veulerie implore cette même France d’y rester. Ironie du sort, diront certains.

 

S’il est vrai que l’armée est un symbole de souveraineté, Modibo Keita comme tout autre responsable patriote aurait réagi de la sorte. Le père de l’indépendance a fait ce qu’il pensait être juste pour son peuple en mettant sur pied cette armée, le 20 janvier 1961. Malheureusement, les aspirations n’ont pas été à la hauteur.  L’impérialisme des impérialistes reste intact. Rien à changer si ce n’est la forme qui est devenue plus sournoise.

Le Mali a connu de bons moments. La sécurité régnait sur toute l’étendue du pays. Sans s’inquiéter, les Maliens se déplaçaient d’une ville à une autre, d’un village à un autre ou d’un hameau à un autre.

 

Bien sûr. Sans l’intervention  de la France à Kona le 13 janvier 2013 peut-être que le Mali ne serait plus. Mais au fond, qui nous a imposé cette belligérance ?

Plus encore, ce qui a été inacceptable et insupportable pour nous les Maliens, c’est l’humiliation que la France a infligée à notre armée en l’empêchant de rentrer à Kidal qui jusqu’à preuve du contraire fait partie du Mali. Un revers qui perdure et démoralise nos soldats. Au jour d’aujourd’hui, personne ne peut nous expliquer clairement les raisons de cette interdiction.

 

Devrons-nous pour autant blâmer la France ?

 

Certainement pas. Il s’ensuit que nos dirigeants n’ont pas fait leur part de boulot, et le Mali de ce fait se retrouve plus bas que terre.

`Que pourront faire des pleurnichards et des vendeurs de rêves  face à cette France qui s’est battue pour mériter son respect?

La mauvaise gouvernance, la corruption et tout simplement le vol des deniers publics ont affaibli non seulement les populations, mais aussi, et surtout, notre  armée. Nous attendons toujours la suite concernant le scandale financier concernant les équipements militaires et l’avion présidentiel qui n’a pas bougé d’un iota. C’est tout simplement, un mépris de nos dirigeants envers notre armée.

Tous ces milliards accordés aux militaires se sont volatilisés. Or, une armée solide passe obligatoirement par le budget alloué pour sa défense.

 

Nos dirigeants sont-ils vraiment pour une armée forte ?

 

Vraisemblablement, il va sans dire qu’une armée forte pour nos dirigeants est synonyme de danger, car  elle pourrait déstabiliser leur pouvoir. Après deux coups d’État, l’un par Moussa Traoré et l’autre Amadou Toumani Touré,  c’est une simple mutinerie qui a fait trembler tout le Mali.  Amadou AYA Sanogo et consorts se sont transformés en démons. 2012, Diouncounda Traoré, président par intérim a été bastonné dans le Palais présidentiel. C’est logique de penser que si une poignée de soldats ont pu vibrer le pays, un moment donné, forcément, une armée forte fera encore plus  peur à Koulouba.  « Kati ne fera plus peur à Koulouba », dira notre IBK aux militaires de cette cargaison. Donc la faiblesse de l’armée émane de la stratégique politique de nos gouvernants. En revanche, présentement, cet état de fait se retourne contre nous. Cette armée malmenée et non formée se retrouve face à des personnes aguerries qui savent mieux se battre et qui n’ont pas peur de la mort. Malgré cela, nos braves soldats se défendent  avec les moyens du bord tout en sachant qu’ils ont moins de chance de s’en sortir.

 

Au risque de le répéter, la France ne partira pas du Mali. C’est d’ailleurs une bonne chose. En tout cas, pas pour maintenant. C’est donc nécessaire que les Maliens conjuguent avec elle. Par conséquent, la seule alternative du moment, c’est de demander des comptes à nos dirigeants, seuls responsables de tout ce chaos.

LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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